
Quels mots trouver pour apaiser les tourments? Quels mots précisément faut-il écrire pour que l’autre sache qu’elle sera toujours là, qu’elle ne laissera pas s’éteindre ni la bougie sur la table ni son cœur? Quels mots plus que d’autres pour qu’il comprenne qu’il y a une grande place pour l’homme blessé dans son univers? Quels mots pour lui dire qu’elle lui laissera panser ses plaies seul s’il le veut ainsi? Quels mots aligner pour ne pas qu’il s’éteigne et se laisse submerger par tout ce qui s’est effondré autour de lui? Quels mots pour lui rappeler que la vie nous tire parfois en arrière quand on voudrait aller de l’avant, mais que celle-ci finit toujours par nous pousser là où elle est, avec le vent dans les voiles pour tout moteur? Quels mots choisir?
Tant de lettres déjà, tant de brouillons, tant de ratures. Pour que la flamme résiste à l’orage. Pour que, libéré du poids qu’il porte encore sur ses épaules, il sache qu’elle est là. Elle qui a traversé tant de tempêtes, elle qui s’est brisée sur des falaises, elle qui errait sur une plage désertée sans savoir qu’un jour il lui prendrait la main.
Tant de mots déjà. Mais celle qui écrit peinte par Glenda Santiago ne sait plus en cette minute lesquels sauront le convaincre qu’il y a un ciel pour lui. Un ciel qui se sera éclairci.