Lali

4 janvier 2007

Un avant-midi dans la caverne aux trésors

Filed under: Ailleurs — Lali @ 22:56

biblnat

Et ce soir, rêver à l’été 1997, à la visite de l’ancienne Bibliothèque nationale de France, celle de la rue de Richelieu, celle de tant de films avec ses petites lampes lampes vertes sur les tables de travail et ses étages de livres datant des siècles derniers.

Et ce soir, me souvenir de cette visite guidée pour moi toute seule, puisque les deux autres ne s’étaient pas présentées. Et repenser à combien il était bon d’avoir eu accès à tout ça, alors que c’était encore possible. D’avoir pu tenir entre mes mains des livres pour lesquels ceux qui veulent les consulter doivent faire des demandes spéciales longtemps d’avance, en incluant bien les motifs de la requête. J’ai eu de la chance. Beaucoup de chance.

C’était un rêve que je caressais depuis longtemps. Et quelle chance, le vivre a été a été à la hauteur de l’attente, ce qui n’est pas toujours le cas.

Il y a des rêves qui valent mieux demeurer des rêves: cela évite bien des maux. Mais là, je ne parle plus de livres et c’est une bien autre histoire.

Brouillon de lettre

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:23

josefinavivancos

N’entendez-vous pas soupirer la lectrice de Josefina Vivancos ? Un de ces longs soupirs devant une phrase exquise ? Un de ceux qui arrivent à nos lèvres au hasard d’une phrase bien tournée maintes et maintes fois relue ?

Est-ce une phrase tirée d’un roman qu’elle a pris soin de recopier il y a longtemps ? Peut-être. Ou bien un poème qu’un jour jadis un homme lui a dédié, qui disait son regard de braise et l’effet que ce dernier avait sur lui ? Ou la lectrice est-elle en train de parcourir le brouillon d’une lettre qu’elle n’a pas osé finir ?

J’aime penser, en ce qui me concerne, que la feuille qu’elle tient entre ses mains est la copie d’une lettre qu’elle a envoyée. D’une lettre où elle est allée au bout d’elle-même, où elle a vidé d’elle toute sa passion pour un homme. Et que ce soupir que j’entends en est un de libération, voire de fierté : elle ne s’est pas tue cette fois. Elle a pris le risque des mots.

3 janvier 2007

Le kiosque aux airs de fête

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 21:05

kiosque

Dans quelques jours, le kiosque à musique du parc Molson aura perdu ses airs de fête qu’il avait en ce dernier samedi de l’année. J’aurai eu le temps de l’immortaliser. Et de penser à mon grand-père qui a, à son époque, dans des fanfares où il jouait du trombone, animé des kiosques de ce genre et des soirées.

Je pense souvent à lui, à ses yeux bleus. Il a été et restera le héros de mon enfance avec ses aventures aussi – sinon plus – que celles que je pouvais lire dans les livres.

Et si je retourne régulièrement dans ce parc, non pas le plus remarquable de Montréal, c’est probablement à cause de ce kiosque. Et parce qu’il y a laissé ses pas, sûrement, tout autant que mes parents.

Une lectrice en son monde

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 6:49

poynter

Quelle sensualité, quelle grâce, quelle féminité chez cette lectrice croquée par l’artiste victorien Edward John Pointer ! Et pourtant, rien chez elle n’est jeu de séduction, tout est naturel. L’attention de la lectrice est pour le livre, non pour le peintre.

On l’imagine mal lever les yeux si ce n’est que pour lancer un regard glacial à celui qui la dérangera. Quoique nous pourrions bien nous tromper. Peut-être espère-t-elle que quelqu’un lui demande ce qu’elle lit avec tant de passion ? Peut-on imaginer que pour partager les mots, elle serait prête à sortir de son monde ?

2 janvier 2007

Horoscope du jour

Filed under: Revendications et autres constats — Lali @ 22:06

fleurs3

Vous voilà coincée entre vos très fortes exigences créatives du moment, dans lesquelles vous êtes réellement à la recherche de votre authenticité, et votre désir de plaire et de séduire qui accompagne la Lionne que vous êtes. Comment résoudre ces dissonances ? Peut-être en vous posant la question: pourquoi ai-je tant besoin d’être appréciée ?
(Horoscope du jour)

Il est rare que ces billets auxquels m’a abonnée une amie et qui arrivent chaque jour par courriel fassent quelque sens ou suscitent en moins une quelconque réflexion. Pourtant, celui-là, oui.

Il y en a en effet ce besoin d’authenticité qui ne me lâche pas, ce besoin de me dire dans toute mon entièreté, de ne pas trahir ce que je suis. Et aussi cette envie de séduire, de plaire, mais pas à n’importe quel prix. Telle que je suis, oui. Sans qu’on me demande de devenir une autre, oui. Sans qu’on veuille me dicter ce que je devrais penser.

Reste la dernière question. Ai-je tant besoin d’être appréciée ? Est-ce que ce besoin d’être moi et l’envie de séduire, par moments, sont vraiment des signes que j’aie besoin d’être appréciée ? J’ai presque toujours fait cavalier seul, m’entourant de gens qui me prenaient comme je suis ou qui s’éliminaient d’eux-mêmes s’ils exerçaient une certaine pression sur moi ou tentaient de changer ma façon d’être ou de dire les choses.

Oui, d’une certaine façon, j’aime être appréciée pour ce que je suis, mais je ne cherche pas dans le regard d’autrui cette appréciation. Sans me suffire à moi-même, parce que j’ai ce besoin de partager et d’écouter, je n’attends pas des autres qu’ils valident ce que j’estime être important. Alors, non, il n’est pas sûre que je cherche tant à être appréciée. Mais tout de même, je suis heureuse quand je le suis.

La tarte aux œufs de maman

Filed under: Le plaisir des papilles,Signé Lali — Lali @ 13:41

tarteauxoeufs

La plupart des Québécois ne connaissent pas la tarte aux œufs, parce que c’est une spécialité de la Montérégie qui ne semble pas en avoir franchi les frontières. Et pourtant… elle gagnerait à être connue!

C’était une des spécialités de ma grand-mère, native de Saint-Pie-de-Bagot, de telle sorte que j’ai grandi avec ce dessert tout simple qu’on pourrait appeler une tarte au flan meringuée. Le genre de choses qui fond dans la bouche. Délectable.

Et hier, soir du Jour de l’An j’ai eu droit à ce dessert préparé avec amour par ma mère. C’était le plus beau cadeau pour commencer l’année. J’ai encore la douce sensation sur ma langue. Plaisir, plaisir, quand tu nous tiens.

Une lectrice qui a connu la tempête

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:13

sandrafisher

Puis, peu à peu, le calme sera revenu. La lectrice de Sandra Fisher, cette artiste britannique éprise de littérature et particulièrement de Shakespeare, aura vécu une grande passion digne des tragédies et sera allée jusqu’au bout d’elle-même. Voilà peut-être la raison pour laquelle elle est si paisible ce matin.

Du jeu de la séduction aux corps qui se lient puis se quittent. Sans savoir pourquoi le brasier s’est éteint. Il y a des feux qui s’allument instantanément et dont la flamme vacille au premier coup de vent. Il devait s’agir d’un de ces feux. Et maintenant qu’il ne reste aucune brindille même un peu tiède, la lectrice peut revenir au monde des livres. D’où le calme sur son visage.

1 janvier 2007

Puisse 2007 être à la hauteur de vos rêves

Filed under: États d'âme — Lali @ 12:31

bonne_annee

Et voici tournée la dernière page de l’année 2006. Une année qui aurait été toute différente si vous n’y aviez participé. Conversations, sorties, courriels, fous rires, partages de toutes sortes, repas, promenades, petits mots laissés sur mon blog : de bien des manières, vous avez là.

Privilégier un moment de 2006 plutôt qu’un autre serait bien bête, car tous ces instants de partage sont autant de trésors. Même si l’année avait bien mal commencé pour moi. Je conserverai donc de cette année imparfaite le changement de cap puisque la vie s’est chargée de rectifier le tracé et de m’apporter plus que je n’avais demandé.

Puisse 2007 vous garder émerveillés devant un soleil qui se lève, heureux du rire des enfants, bouleversés par quelques lignes ou une envolée de notes, avides de tout goûter, curieux d’en apprendre toujours davantage sur les sujets qui vous passionnent, ouverts d’esprit et libres de vos opinions.

Puisse 2007 vous donner la santé pour réaliser les projets qui vous tiennent à cœur, surtout les moins raisonnables, et un émerveillement constant devant ces petites choses du quotidien qui paraissent parfois insignifiantes mais qui sont porteuses de bonheur.

Merci d’être là, quelque part au bord de ma vie, depuis toujours, depuis des dizaines d’années ou quelques semaines, et de me laisser telle que je suis, entière et parfois sauvage, d’autres fois sociable, mais jamais tiède.

Et parce que l’amitié ou l’amour ne se comptent pas en heures et en secondes passées ensemble, même si celles-ci ne sont pas négligeables, à défaut d’être présente à tous, je vous porte en moi et je ne suis jamais bien loin même si je suis dans mon monde de mots.

Bonne année 2007 à vous qui avez fait de 2006 une année porteuse de projets et de rêves qu’il me tarde de réaliser.

* Texte envoyé par courriel à ceux qui comptent pour moi et à ceux qui ont laissé leurs coordonnées ici en même temps qu’un commentaire. Mais il s’adresse à tous ceux qui s’aventureront à parcourir les pages de Lali.

Adieu 2006

Filed under: États d'âme,Signé Lali — Lali @ 3:07

arbreruebeaubien

Et 2007 est déjà là. Dans quelques jours, les sapins naturels seront recyclés, les autres rangés dans leur boîte ainsi que leurs décorations. Chacun aura festoyé à sa manière.

Peut-être que d’autres auront, comme moi, scruté à la loupe l’année qui vient de se terminer. Qu’y auront-il trouvé ? Des petites joies, des grandes, des déceptions, des moments de grâce, des fous rires, des instants de panique, des soleils qui se lèvent, des déceptions, des changements de cap. Un peu de tout ça, sûrement. Car la vie est ainsi, un savant mélange de toutes ces choses qui nous font dire que nous sommes en vie.

Et moi, que vais-je retenir de 2006 ? Sûrement le passage de ma vie de libraire à celle de réviseure-traductrice, dans un premier temps. Et puis des amitiés, des anciennes comme de nouvelles. Et des lectures, de la musique. Et puis l’écriture, même si elle me rend de plus en plus solitaire, moi qui l’étais déjà.

Quelques bleus à l’âme par moments, bien vite remplacés par mes pas de danse sur le plancher du salon ou sur le trottoir. Le goût du café ou du chocolat sur la langue, plaisirs indéfectibles.

Un souper belge à la maison. Les concerts dans la rue. Le vent dans mes cheveux. Une baignoire pleine de mousse. Ces heures à marcher ici et là, au hasard de la ville. L’odeur des lilas.

Et les rires des enfants qui jouent devant chez moi et qu’il fait bon entendre quand les fenêtres sont ouvertes en été. Un chat qui laisse mes doigts caresser son doux pelage. Une pluie fine qui tombe sur mes épaules nues. Les livres, toujours les livres. Et le cœur qui s’emballe.

Et toutes ces images presque fugitives qui ont un goût d’absolu.

Une phrase qu’on retient. Une autre qui s’envole. Des mots qui se dérobent. Et tout ce qu’on voudrait être en mesure de dire et qu’on ne sait pas faire. Et le silence comme compagnon quand la musique se tait.

Et une toile qui parle de soi. Des regards complices. Et puis, tout ce qui nous retient, parfois, sans qu’on puisse en connaître les raisons.

Et ces après-midis à lire au lit. Et l’écureuil juché sur le bord de ma fenêtre ce matin, qui avait l’air de se demander ce qu’il pouvait bien faire là, au deuxième. Et un baiser sur un coin de rue, comme un cadeau.

Et tous ceux que j’aime, sans qui je ne serais pas ce que je suis.

Adieu 2006.
2007 et ses aventures m’attendent.

« Page précédente