Lali

7 janvier 2007

Si je pouvais, voilà où je serais

Filed under: Images indélébiles,Mes histoires belges — Lali @ 22:05

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Et si ce soir je pouvais en claquant des doigts me retrouver quelque part, ce serait sûrement à Dinant, un jour de juillet 2005. Pour pouvoir contempler la Meuse à nouveau, cette Meuse qui me manque tant malgré la splendeur du Saint-Laurent. Sans avoir en tête que deux jours plus tard ce serait l’avion Bruxelles-Montréal. Chut. Tellement de moi est resté là, à la citadelle.

Il suffit que Dinant soit évoqué dans une conversation, comme ça a été le cas tout à l’heure, pour que je me mette à rêver. Pour que mes yeux brillent aussi fort que le soleil de ce jour d’été.

Irai-je jusque là-bas en juin ou vais-je conserver intact ce souvenir ?

Une nuit à lire

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:35

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Il fait nuit pour la lectrice d’Adrien de Witte. Mais la nuit vient-elle de tomber ou le jour sera-t-il là dans quelques minutes ? Est-elle installée depuis des heures à lire sans relâche comme si sa vie en dépendait ?

Il y a une telle passion en elle qu’on peut facilement imaginer qu’elle est là depuis longtemps, avant même que le soir ne soit venu et que le jour la trouvera là, dans la même position.

Combien de nuits comme ça, pour moi… Combien de nuits à ne pas voir que les heures suivaient leurs cours… Des heures de bonheur. Et plus je regarde cette lectrice, plus je me dis que le jour se lèvera sur elle et qu’elle n’aura vu de la nuit que le meilleur, des mots qui font rêver.

Les variations Goldberg en musique et en mots

gould

Je sais pourquoi ce concert. Pour obliger les gens à se taire. (Nancy Huston)

Et avant que la lumière n’entre et ne s’approprie la pièce, laisser couler sur ma peau la musique de Bach, plus précisément les Variations Goldberg, interprétées par Glenn Gould, version 1981. Et me laisser porter par ces variations, qui sont autant d’histoires. Et laisser chacune d’elles me raconter ce qu’elle a à raconter.

huston

Et aller chercher dans la bibliothèque le magnifique roman de Nancy Huston. Celui où une claveciniste réunit le premier soir d’été trente personnes, afin d’interpréter pour eux les trente variations. Et chacune des pièces dédiée à l’un des invités sans qu’il ne s’en doute. Pour que se fasse enfin le silence. Pour qu’enfin ils écoutent, plus loin que les notes, leur propre musique, celle qui bat en eux. Et pour que ces intellectuels, ces spécialistes de musique ou de littérature, mettent de côté durant 96 minutes leurs connaissances et leur savoir.

Et tandis que la musique prend possession de la salle, Nancy Huston, durant chacune des variations, regarde vivre l’un des trente invités, un à un, entre dans leur tête, les raconte. Là où la musicienne interprète les variations, l’écrivaine les transpose. Magnifique jeu d’adresse.

Et ce matin, tandis que littérature et musique font corps, la vie est ce qu’elle doit être: plaisir.

Une lectrice nostalgique

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 0:21

jcb

Comme elle semble songeuse, la rêveuse de James Carroll Beckwith… Y a-t-il dans ce qu’elle lit un détail qui la fasse tressaillir, qui lui rappelle un événement récent et la trouble ?

Je la sens nostalgique, au bord des larmes. Et si c’était parce que celui qui l’a quittée tenait sa tête entre ses mains pour l’embrasser comme le fait le héros du roman qu’elle est à parcourir ?

6 janvier 2007

Juste une bouchée…

Filed under: Le plaisir des papilles — Lali @ 22:01

petdesoeur

Je suis gourmande, je ne m’en cache et même, je l’affirme tout haut, comme si c’était là une qualité. Et pourquoi pas? La gourmandise est sûrement une façon de vivre, de goûter à la vie, d’avoir les sens en éveil.

Il suffit d’un peu de pâte brisée, de beurre, de cassonade et le tour est joué. Voilà des pets de sœur pour titiller les papilles. Et si vous aimez, un peu de cannelle et des raisins. Et dégustez. Vous verrez, la vie sera belle dès la première bouchée.

Écrire est-il parfois se taire ?

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 19:32

henryclive

Écrire, c’est aussi ne pas parler. C’est se taire. C’est hurler sans bruit.
[Marguerite Duras]

Est-ce ce que se dit celle qui écrit, peinte par Henry Clive ? Elle qui a lu tant de livres, qui a écrit tant de lettres jamais postées, a-t-elle en cette minute cette réflexion ?

Écrire est-elle pour elle nécessité, même si tout ce qu’elle écrit n’atteint jamais celui à qui ses mots sont destinés ? Moi qui ai si souvent agi comme je suppose qu’elle le fait, suis à même de comprendre le geste comme le but. Il faut parfois évacuer le trop plein d’émotions, hurler sans bruit. Parce que l’autre n’entendra pas, de toute manière. Et qu’on le sait. Ou qu’on ne veut pas se mettre en situation d’attente en allant au delà des mots jetés sur le papier…

Un an plus tard

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 9:39

alan_patrick

Et il y a un an, je ne savais pas que tout allait basculer ce jour-là quand je me suis levée. Je ne me doutais pas que quelques heures plus tard, j’allais rentrer, l’âme en peine, en laissant derrière moi la moitié de ma vie. Je ne savais pas, je n’avais même jamais pensé à cette éventualité. Aurais-je dû? Le choc aurait-il été moins grand? Je n’en ai aucune idée.

Je sais seulement qu’il m’a fallu des semaines avant de pouvoir entrer à nouveau dans une librairie, comme celle peinte par Alan Patrick ou n’importe quelle autre, et m’y sentir bien et non plus en mal d’une vie que je n’avais plus, que je ne voulais plus avoir même si elle n’avait comblée à bien des égards toutes ces années.

J’aurai été libraire plus de la moitié de ma vie et nécessairement il en restera toujours quelque chose. Ce goût de partager ma passion pour les livres et les écrivains, cet amour pour le monde de la littérature, sûrement. Et un grand respect pour les libraires, les vrais, et non pas les vendeurs de livres, car il en reste encore quelques-uns, malgré tout.

Et maintenant, jeter un œil sur cette année où ma vie a changé, où un nouveau travail s’est offert à moi, où de nouvelles amitiés sont venues s’ajouter, où l’écriture a pris une très grande place, celle qu’elle avait avant, il y a longtemps. Et me sentir bien dans cette nouvelle vie où j’ai plus de temps pour ceux que j’aime et pour moi, et où je me sens tellement plus libre et appréciée. Et ne pas avoir de regrets. Ni pour cette vie d’avant, ni pour les amours avortées, ni pour ce que je n’ai pas toujours pris le temps de faire…

La douceur de vivre est là. Et même si le ciel est gris, même si parfois je me sens assaillie par une douleur ancienne ou récente, je ferai tout pour que le soleil brille en moi en permanence.

5 janvier 2007

Ma version de la Place des Arts

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 20:17

PDA

J’aurais pu prendre la photo à l’extérieur. On aurait ainsi pu voir l’étendue de la Place des Arts, le haut lieu de la scène montréalaise où logent l’orchestre symphonique, les Grands ballets canadiens et une compagnie de théâtre, et qui regroupe de nombreuses salles où se sont produits de nombreux artistes de la chanson française, ainsi qu’un musée. Ou photographier les escaliers et l’espace extérieur où les Montréalais se réunissent durant le festival de jazz ou les Francofolies. J’aurais pu.

Mais c’est ailleurs que l’inspiration est venue. Dans le grand hall qui mène à toutes ces salles ou vers le Musée d’art contemporain. Sous un dôme de verre qui jaillit du sol, comme un clin d’œil à la pyramide du Louvre et à travers lequel on voit une partie du complexe, plus précisément la salle Wilfrid-Pelletier.

Concerts, spectacles, ballets, opéras, films, pièces. La Place des Arts est tout ça, autant pour tous que pour moi qui la fréquente depuis toujours. C’est en 1964 que la Place des Arts est devenue ce qu’elle est, même si déjà, dès septembre 1963 était inaugurée la grande salle. « Ma » grande première date de 1966 pour Casse-noisette. Déjà… Puis, Joe Dassin, Renaud, Kiri Te Kanamawa, l’orchestre symphonique, l’opéra… La Place des Arts est un de ces lieux incontournables pour qui aime les arts.

La lectrice qui rêve

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 18:09

michelerocca

Et la lectrice de Michèle Rocca fait ce qu’elle sait faire le mieux: rêver.

Et pourquoi devrait-elle faire autre chose alors qu’il est si bon de le faire ? Oui, pourquoi ? Elle-même ne se pose pas la question alors qu’elle est allongée sous un doux éclairage, portée par les phrases. Cet univers lui suffit amplement, elle qui a si souvent tenté d’en sortir, mais qui est vite revenue là où elle est heureuse.

Et comme elle me ressemble en cette heure où je vais moi aussi m’étendre et rêver. Ne me dites pas que la vie est ailleurs. Pas ce soir. Elle est là, au pays des rêves, au pays du bonheur sans fin qu’est ce pays qui n’en finit pas de dévoiler ses charmes.

Petite pause avant l’aventure…

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 9:25

deejones

Peut-être avait-elle mis une jolie robe et du rouge à ses lèvres et s’apprêtait-elle à sortir, à aller vivre une nouvelle aventure ? On peut l’imaginer. Comme on peut imaginer aussi qu’au moment de partir, alors qu’elle allait enfiler de jolis escarpins elle ait été tentée de s’allonger un peu et de s’adonner au plaisir de quelques pages avant d’aller à la rencontre de celui qui caressera son épaule nue.

La lectrice de Dee Jones est toute simple. Certains diraient nature. J’ai plutôt envie de dire qu’elle est bien dans sa peau, libre, heureuse. Et que les livres comme l’amour sont de ces choses essentielles qui font partie d’elle et qui font d’elle ce qu’elle est.

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