Lali

19 janvier 2007

Un peu de harpe dans la nuit

Filed under: Trois petites notes de musique — Lali @ 20:58

marisarobles

Et ce soir, me laisser emporter tout doucement par la harpe de Marisa Robles. Je pourrais presque voir un grand champ où courir en toute liberté en écoutant les notes qui glissent ou vibrent sous ses doigts. Du bonheur. Fauré, Brahma, Bach, Britten, Chopin, pour ne nommer que quelques-uns des compositeurs interprétés avec tendresse par la harpiste.

Il y a parfois de ces instants où la vie est tout simplement bonheur.

Une lettre qui réchauffe le cœur

alfredchalon

Il fait froid, parce que l’on regarde là où il n’y a pas de chaleur. [Alexandra David-Neel]

La recette que donne Alexandra David-Neel est toute simple. Une de celles à appliquer à la lettre autant que possible, ajouterai-je. Pourquoi en effet choisir le froid alors que la chaleur est parfois dans une lettre qu’on lit, comme le fait la lectrice d’Alfred Chalon ? Celle que j’ai lue et relue depuis le matin, arrivée au courrier du jour, en direct de La Louvière, m’a donné tant de bonheur. C’est si bon de constater le bonheur de Fabien. Il me semble avoir vu son sourire éclatant derrière chaque phrase alors qu’il me parle de cette vie qui va le mener jusqu’ici, près de moi, avec sa belle. Ce sera si bon de le savoir tout à côté, ce frère de cœur complice.

Oui, bientôt, cette belle amitié entamée grâce au net, devenue réelle, ne se vivra plus à distance. Et d’y penser me donne un immense sourire à moi aussi. Peut-être parce que Fa a terminé en me souhaitant pour 2007: Liberté, liberté et liberté.

Oui, il ne fait jamais froid quand quelqu’un nous écrit les bons mots.

Comment fuir un cauchemar en lisant

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 0:38

jrel

Tenter le coup du sommeil et se sortir d’un cauchemar où s’accumulaient les catastrophes, les hérésies et un malaise intense. Elle n’avait pas vécu ça depuis quelque temps. Pourtant, la lectrice de Gina Jrel a une imagination aussi débordante que l’artiste qui l’a peinte. Il n’y a qu’à entrer dans l’univers de cette dernière pour le constater.

Elle sait si bien vivre ce qu’elle lit, cette lectrice, qu’elle se trouve physiquement modifiée selon ses lectures. Et cela ne semble pas l’effrayer. C’est peut-être pourquoi elle ne s’aventurera pas à essayer de dormir cette nuit. Elle a trop peur de ne pas trouver la paix dans ces images insaisissables qui se sont offertes en rêve plus tôt. Il est plus facile de tourner la page d’un livre que de s’échapper de la tourmente d’un cauchemar.

18 janvier 2007

Un autre regard

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 7:55

anderszorn

Et parfois des matins où on ressent le besoin de savoir, de tout connaître de ce qui gravite et bouge plus loin que soi, que son propre univers. Et parfois, telle la lectrice d’Anders Zorn lire le journal d’un bout à l’autre, pour se brancher sur la planète, savoir ce qui se passe ailleurs que dans sa bulle. Pas trop souvent. Il n’est pas toujours bon de savoir que la planète ne tourne pas rond, d’apprendre que tout va à l’envers. Alors poser là le journal. Se dire qu’on a assez à faire déjà sans vouloir à tout prix changer le monde et que donner un angle nouveau dans une discussion, c’est déjà beaucoup. Que chaque conversation où on affirme un point permet peut-être une plus grande ouverture.

Il ne s’agit pas de tout bouleverser, ni de vouloir changer quiconque. Juste d’être, de se dire, et si cela offre une nouvelle perspective, peut-être donnera-t-elle à notre interlocuteur une vision qu’il partagera avec d’autres, et ainsi de suite. On ne change pas le monde, mais on peut parfois lui donner un autre regard.

17 janvier 2007

Un dessert qui fond dans la bouche

Filed under: Le plaisir des papilles — Lali @ 22:07

if

J’ai encore sur la langue le goût des îles flottantes de maman dimanche. Quel dessert que celui-là, aussi beau à regarder que délicieux sur la langue. Qui me rappelle un soir chez Jasmine, à Boulogne-Billancourt, il y a bien vingt ans. Où j’avais lorgné le plat dans lequel il restait de quoi nourrir deux gourmands, à savoir mon voisin de table et moi. Que de gestes subtils pour tirer en douce le bol jusqu’à nous avant que quelqu’un n’ait pensé à le faire… Et quel bonheur d’y aller gaiement avec nos cuillères pour tout attraper de ce fondant dessert et même râcler le bol.

Et il n’est pas de fois où j’ai mangé des îles flottantes où je n’ai pas eu ce souvenir en tête, pas une. Et si jamais vous m’en préparez, prévoyez une deuxième portion. Il y a comme ça des choses qu’on redemande.

Une artiste, quelques lectrices

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 6:26

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Les lectrices de Roberta Imperatori portent toutes en elles une séductrice. Certaines arborent fièrement ce côté d’elle, alors que d’autres le font plus timidement. Mais il y a dans chacune un petit quelque chose, un clin d’œil vers cette vie hors des livres où il fait bon jouer.

Je ne saurais dire laquelle me plaît le plus. Peut-être la troisième où les livres servent en quelque sorte d’escalier. En cette minute où je les regarde une à une. Dans quelques heures, demain, ce sera peut-être une autre. Et pourquoi pas?

Le soleil de Saint-Guilhem-le-Désert

Filed under: Ailleurs — Lali @ 5:58

saintguilhem

Quand je regarde la fenêtre si givrée qu’on ne voit pas dehors, je me dis qu’il serait fort aise de rester là, au chaud, sans mettre le nez dehors. Mais comme c’est bien sûr impossible, surtout après deux jours hors du bureau, où les demandes de traduction ont dû s’accumuler, alors que je suivais une formation, j’ai choisi au hasard de mes souvenirs un moment où il faisait très chaud, bien aux antipodes de la froidure du jour.

Saint-Guilhem-le-Désert, en plein cœur de l’Hérault, au pays des garrigues, est constitué d’une place d’où partent dans toutes les directions des rues (certaines si étroites qu’au Québec on dirait des ruelles), et le plaisir est de les sillonner. De se gaver les yeux. De découvrir une nature luxuriante au milieu des pierres, dans ce pays aride et sec. Le secret de cette abondance de verdure est le ruisseau des Verdus que les habitants ont si bien apprivoisé depuis que le village s’est tranquillement bâti autour de l’abbaye fondé par Guilhem en 804.

Pour le reste, tout n’est qu’odeurs, celles du thym, du laurier, de la lavande.

Il faisait chaud ce jour de juillet où Florence m’a emmenée dans ce village qu’elle affectionne tant. Si chaud que je me retrouve réchauffée. Avec cette image paisible d’un village sur lequel le temps coule, impassible.

16 janvier 2007

La lectrice revenue de tout

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 18:58

devissi

Que deviennent-elles celles dont le désir s’est éteint, qui n’éprouvent plus de passion pour rien, qui ont l’impression d’avoir tout vécu ? Vont-elles errantes, devant les rayons, à la recherche de ce qui pourra les allumer à nouveau, à l’instar de la lectrice de Blaise Devissi ? Finissent-elles par trouver ou leurs jours et leurs nuits se déroulent-ils ainsi ?

Comme je ne les envie pas, moi qui me passionne toujours pour quelque chose, qui suis en constant état d’émerveillement et de désir… Non, je ne veux jamais devenir comme elles, blasées, revenues de tout, sans rêve, vraiment pas. Je suis trop bien comme je suis, même si parfois mes rêves me semblent irréalisables, même si je prends le risque de me tromper, même si mes élans me font trouver ma bulle le plus bel endroit du monde…

Le jour où j’errerai ainsi, à me demander comment occuper mon esprit ou mon corps, sans trace de passion pour rien, je crois qu’il sera temps que je quitte la scène. Mais je ne suis pas pressée, vraiment, mais vraiment pas !

La seule vraie tristesse est l’absence de désir.
[Charles-Ferdinand Ramuz]

Dernières pages avant de partir

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:22

paulwonner

Petit moment paisible pour la lectrice de Paul Wonner. Moment que j’imagine facilement aux heures de fin du jour, mais qu’il me plaît de voir aussi comme un de ceux du petit matin alors que le soleil n’a pas encore illuminé la pièce et éclairé le livre, en particulier. Cette heure où le silence existe encore, où la vie ne nous pousse pas encore dehors.

Elle est peut-être en pyjama. L’odeur du café commence à envahir la maison. Encore quelques pages et il faudra penser à bouger. Et une autre. Quitter le livre et le nid douillet se feront bien assez vite.

15 janvier 2007

Le chocolat, essentiel

Filed under: Le plaisir des papilles — Lali @ 23:01

avelines

Il y a des moments merveilleux dans la vie. Les pages d’un livre qui vous emballent, une musique qui donne la chair de poule, le regard plein de désir posé sur soi par un homme, la neige qui couvre le sol, une toile dont on tente de percer le secret, la première bouchée de chocolat de la journée.

Et tant qu’à faire, la deuxième et la troisième aussi. Il y a vraiment des choses essentielles dans la vie. Le chocolat en fait partie. Je sais, je sais, je commence à radoter.

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