Lali

10 avril 2006

Des films, des films, encore des films !!

Filed under: Petits plaisirs — Lali @ 7:39

bobine

J’ai passé tellement de soirées à la cinémathèque québécoise , au Ouimetoscope, à l’Outremont et au conservatoire d’art cinématographique que c’est ainsi que j’ai tout appris, tout découvert. Le cinéma des années 50, Éric Rohmer, François Truffaut, Orson Wells et bien d’autres.

Si bien que je ne peux pas, aujourd’hui, voir un film et ne pas faire de liens. Je me suis nourrie du cinéma comme je me suis gavée de livres depuis des années. Dans un cas, comme dans l’autre, ils m’ont fait voyager et apprendre. Ils m’ont ouvert des univers et entraînée vers d’autres sentiers.

Je ne suis pas encore lasse du cinéma, c’est un de ces plaisirs qui perdure. Et si tous les films ne sont pas marquants, si tous ne bouleversent pas quelque chose en moi, certains me font rire, d’autres me questionnent, d’autres offrent des trames musicales exceptionnelles ou se déroulent dans des lieux de rêve.

Non, ce n’est pas demain la veille que je vais cesser d’aimer le cinéma. Voilà un plaisir essentiel.

9 avril 2006

Là où Byron se recueillait

Filed under: Ailleurs — Lali @ 9:58

byron

Peut-on, en visitant l’endroit où un poète a vécu, y déceler un peu de son âme ?
Il me semble avoir trouvé à Newstead, où a passé quelque temps Lord Byron, un peu de la tristesse de ses poèmes. Autant le jardin est vert et magnifique, autant l’abbaye est sombre. Mais il a très peu séjourné là, préférant les voyages à une vie sédentaire. « L’univers est une espèce de livre dont on n’a lu que la première page quand on n’a vu que son pays », écrivait-il pour expliquer ses déplacements.

Pourtant, il y a quelque chose de paisible à Newstead. Qu’on ne reconnaît peut-être, justement, que quand on a vu autre chose, les villes et les lumières, les sons et les espaces, les plages et les fêtes. Car Newstead appelle plutôt le silence et non le faste des réunions mondaines.

Il faut un peu des deux mondes pour le poète. Se noyer dans l’exéburance de la vie et ensuite le calme pour créer les images. Et cela, on le ressent quand on visite Newstead. La vie de Byron n’est pas là. Mais il rentrait à Newstead comme il entrait en lui-même.

Cette ambivalence du poète, c’est à Fabien que je la livre, lui, le poète qui se questionne parfois et se demande lequel des deux mondes choisir. Ne choisis pas, Fa, les deux te sont nécessaires.

Et que ces vers de Byron t’inspirent.

Farewell, my young Muse! since we now can ne’er meet;
If our songs have been languid, they surely are few:
Let us hope that the present at least will be sweet–
The present–which seals our eternal Adieu.

8 avril 2006

Analogies

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 21:14

prc

Le roman d’Élisa Brune, Petite révision du ciel, est dérangeant. Trop d’analogies entre ma vie et la vie du narrateur. Car si le héros se retrouve ici volontairement en exil de lui-même, après avoir quitté femme et boulot, il se pose quasi les mêmes questions qui ont traversé mon esprit.

Cette « révision », c’est un tour sur soi-même, afin de revoir les paramètres de base, car il y est sans cesse question des mathématiques. Des clins d’œil pour expliquer le pourquoi du comment.

C’est une introspection que ce roman. Et j’ai mis du temps à traverser ce livre, volontairement, comme pour vivre en duo les émotions d’une certaine liberté préoccupante. J’ai savouré Bruxelles et les promenades du narrateur, j’ai finalement compris que le travail n’est pas tout et surtout je me suis laissée emporter par les phrases et le rythme.

Beau roman que cet exercice d’Élisa Brune. D’autant plus que ces analogies, en plus de me faire sourire, m’ont fait avancer. Il y a des livres comme ça. Pas assez, pas contre. Car il n’est pas donné à tous les écrivains le talents pour regarder avec autant d’intensité son ciel et le ciel.

7 avril 2006

Comme un papillon…

Filed under: États d'âme — Lali @ 21:03

pap1

Treize semaines à rester enfermée dans mon cocon, telle la chenille. Treize semaines à faire des envois sans grand succès. Treize semaines à attendre. Pas en me tournant les pouces, tout de même, parce que je n’ai pas cessé de bouger et d’emmagasiner des connaissances. Mais treize semaines, tout de même, depuis ce vendredi où le cours de ma vie a changé.

Donner à coup de main à Kath a été le premier véritable rayon de soleil, même si pour le moment faires des listes et des entrées à l’ordinateur n’est peut-être pas ce qu’il y a de plus passionnant. C’est un travail de fourmi. Mais ça ne me plaît. Car je sais que je ne le ferai qu’une fois, ce boulot, et qu’après je posséderai les outils pour travailler avec efficacité. Oui, la confiance de Kath est précieuse pour le papillon qui voudrait bien prendre son envol.

Et puis, peut-être y aura-t-il encore autre chose, bientôt. Il faudra voir ce qu’on me propose. Le bonheur est dans le fait que je n’ai pas sollicité, pour une fois, mais qu’on fait appel à moi, me sachant « agent libre »… Oui, ça donne vraiment des ailes de voir qu’il y a des gens qui croient que je serais peut-être celle qui… Mais chut, attendons, car il y a beaucoup de bouteilles à la mer en ce moment.

Mais la chenille est prête.
Elle a envie de voler…

6 avril 2006

La lectrice de Rysselberghe

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 12:22

ry

Non, non, ce n’est pas un Monet. Mais c’est bien une lectrice.
Celle de Theo Van Rysselberghe.

J’aime ses couleurs, j’aime le profil, j’aime le visage penché sur le livre. En fait, j’aime ce qui se dégage de cette toile. Et en fait, tout est là. Ce n’est jamais l’objet lui-même, ou l’être humain lui-même, qui sont importants. C’est plutôt ce qui se dégage, ce qu’on ressent, les émotions qui jaillissent, qui sont primordiaux.

La toile la plus chère ou l’homme le plus beau retiendront le regard un temps seulement si rien d’autre que la surface n’apparaît à celui ou celle qui les contemplent.

On ne choisit pas un tableau pour la spéculation, mais bien parce qu’on veut vivre avec lui. Parce qu’on sent que ce tableau a quelque chose à nous dire et qu’il va prendre des années à nous livrer ses secrets.

Voilà un an que j’ai découvert cette toile. Elle me fait encore vivre des sensations troublantes. Il y a pourtant quelque chose de paisible dans cet instant fixé par le peintre. Mais chaque fois, je me demande si le visage était aussi lisse quand la lectrice parcourait la page précédente. Chaque fois, je me demande si ses yeux se lèveront au détour d’une phrase pour la savourer. Et je me plais à imaginer ces nouvelles poses que le peintre n’a pas choisies, pour privilégier ce moment de bonheur.

Et je rêve.

5 avril 2006

Attendre…

Filed under: États d'âme — Lali @ 15:56

sablier

Et le sable s’égrène, et le temps passe.
Et chaque fois que j’envoie un CV, j’y crois. Et chaque absence de réponse ou le classique « nous conservons votre CV » me démolissent. Pourtant, je sais bien que ça va bien finir par donner de quoi, mais chaque refus fait mal. Et l’addition de ces blessures me gruge lentement, mais sûrement.

J’ai beau m’évader en me remémorant ceux que j’aime, les endroits visités, les films et les livres, je n’arrête pas le cours du temps, pas plus que je ne sais transformer les messages et y lire quelque chose de positif.

Je vois juste les grains du sablier faire leur parcours. Et je le retourne. Mouvement sans fin.
Et j’attends.

4 avril 2006

Écrire pour toute destination

Filed under: États d'âme — Lali @ 19:24

sn1

Écrire est la chose que j’aime entre toutes.
Car j’aime les mots, les phrases, les images, les idées qu’on développe quand on écrit. Et je ne me lasse pas de chercher le mot, les mots, de les adjoindre pour qu’ils créent un ensemble qui ouvre la porte à l’imaginaire.

Je ne réussis pas toujours. Car s’il faut l’inspiration de départ, il faut aussi la patience, la minutie et la détermination. Et ça, je possède. Je peux peaufiner un texte à l’extrême, l’élaguer, le vernir des mois durant, voire des années, s’il le faut. Car j’ai toujours plus qu’un texte en chantier. Et plus d’un livre commencé, aussi. Puisque les deux me nourrissent et m’animent.

Je voudrais enfin finir ce roman commencé il y a plus de dix ans, le reprendre une dernière fois et y mettre un point final. Je voudrais aussi écrire cet album pour enfants que je me promets de réaliser depuis six ans. Je voudrais aussi mettre le point final à ces nouvelles, des balbutiements de certaines à celles que je dois juste polir un peu.

Et après, commencer encore autre chose, me nourrir de nouveaux horizons, de personnages hors du commun, des traits et des rêves que je leur prêterai. Mais j’ai déjà assez à faire maintenant avec ce qui est commencé.

« L’avenir n’existe qu’au présent. » (Louis Scutenaire)

3 avril 2006

Pour me réconcilier avec la vie

Filed under: États d'âme — Lali @ 18:31

marmelade

Quand j’ai l’impression de tourner en rond et de ne plus savoir mettre un pied devant l’autre, il me faut me faire plaisir, sinon je n’irai pas plus loin. Je regarderai le bout de mon nez et me découragerai. Je le sais, je me connais. Parfois, pour me « sauver » de moi-même et de mes moments de noirceur, je plonge dans la musique ou dans la baignoire. Je gomme ce qui ne va pas et je repars de plus belle.

Mais aujourd’hui, rien de cela ne fonctionnait. L’impression de la tête qui va éclater était trop puissante. Qu’un seul plaisir n’allait pas être suffisant, qu’il me fallait les additionner. La musique, l’eau du bain, les bouquins, la longue marche, les bols de café. J’ai tout pris. Mais des pensées sombres traînaient encore. Et pas question que je reste dans cet état.

Et puis, j’ai trouvé. Un truc tout bête. Et ça fonctionne.
De la marmelade. Effet magique. Comme quand j’étais petite et que mon grand-père coupaient ses rôties, beurrées et tartinées de marmelade, en seize morceaux, pour nous en donner des parts, pendant que maman préparait notre souper. En plus, il fallait que ce soit de la marmelade d’oranges amères, et pas une autre.

Et de me remémorer ces instants avec mon grand-père a effacé les nuages. Je sais qu’il veille sur moi, qu’il ne va pas me laisser tomber, lui qui m’a appris les lettres, la lecture et le respect des livres. Qu’il suffira d’un bout de pain avec un peu de marmelade pour qu’il soit là, près de moi, à me soutenir et me dire que je suis capable.

2 avril 2006

Nous avions 17 ans

Filed under: États d'âme — Lali @ 19:38

cmb

Nous avions 17 ans, 18 ans, et toute la vie devant nous. Nous faisions équipe en maths, en chimie, en physique, en biologie et en français. Nous jouions au badminton ensemble. Là où j’avais l’imagination, Louise avait les pieds sur terre. Combien de fois m’a-t-elle sortie de mes rêveries pour que je ne fasse pas de bêtise en labo de biologie ou de chimie ? Combien d’heures avons-nous passé au téléphone pour venir à bout d’exercices de physique ? Il y a sûrement encore dans ma boîte à souvenirs le dépliant du cegep où nous avions posé ensemble, en train de faire une pseudo expérience de physique optique. Je n’ai pas besoin de le chercher, je ferme les yeux et je retrouve intact cet instant.

Louise est à la fois dans mes souvenirs, comme dans la chronique nécrologique du journal d’hier, emportée trop vite par la maladie, à 44 ans. Il y a à la fois quelque chose de bien réel dans tout ça, mais d’intangible, aussi, comme je n’avais pas vu Louise depuis des années. Les mots annoncent sa mort, mais dans ma tête, elle m’explique un problème de maths 105.

J’avais pensé nous réunir tous et toutes il y a un an. J’avais commencé mes recherches et dans les personnes retrouvées à contacter, il y avait Louise. Et puis, je me butais à tellement de disparus que j’ai laissé tomber. Peut-être aurais-je appris la maladie de Louise. Peut-être, pas. La réunion des anciens n’a pas eu lieu, point.

Louise n’est plus.
Mais elle sera toujours vivante. Car j’aurai toujours 17 ans, quelque part dans ma mémoire.

1 avril 2006

Quand Paul Klee me donne les couleurs pour écrire

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 10:12

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Par la porte du château, j’entre dans la ville aux couleurs chaudes où brille en permanence un soleil rouge. Ville puzzle, ville verte, ville bleue. Elle suggère, comme tous les tableaux de Paul Klee, une histoire à écrire.

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J’atteins un village. Non, une ferme, simplement, et quelques hectares où on a semé. Des morceaux de couleur pour illustrer tout ça. Et le bruit des vagues, pas très loin.

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Un jardin d’arbres. Peut-être même un magasin de sucettes. Un clown, pour les vendre. Un conte pour enfants dans lequel on entre, en sachant seulement que ça finira bien.

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Un aquarium comme on en voudrait un. Avec une fusée pour que le poisson puisse faire un tour et rentrer. Une autre histoire pour enfants. Klee m’inspire.

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Des industries ou des bobines de fil géantes ? Dans les deux cas, l’idée que ça fourmille et qu’on s’active. Que se tisse le fil de la vie, avec ses couleurs et sa lumière. Cette toile raconte sûrement le bonheur de participer à l’univers.

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Et je vais ainsi, dans toutes les directions, à la rencontre de l’art et l’écriture, titre qu’a donné Klee à cette toile. Et je vais ainsi, semant, m’éparpillant, avide de couleurs et de mots. Avec dans mes bagages ce qui m’allume. Les carrés et les décors de Paul Klee. Du moins, aujourd’hui, où la luminosité de ses toiles éclaire le ciel gris. Oui, je vais ainsi, dans mes souvenirs d’hier et dans les aventures que je vivrai. Sans savoir le chemin, ni la destination. Tant qu’il y aura des couleurs.

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