Une écharde 4
il suffit de si peu
pour raviver le corps
frémir sous la caresse
d’une voix ou d’une ville
fiévreuse, avancer
plus vite que l’ivresse
d’anciennes colères
gratter le noir encore luisant
à l’ongle
ou écrire
écrire, ce verbe
maigre
qui ramène l’infini
à la hauteur des mains
mais un poème
ne te sauvera jamais
de tous les livres inutiles
Louise Dupré, Une écharde sous ton ongle
*choix de la lectrice de Béla Czene