Lali

15 janvier 2015

Une adaptation un peu rapide

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:35

Ici-cest-différent-de-la-bas

Avec l’immigration importante de jeunes familles provenant d’Afrique du Nord, des pays d’Europe de l’Est et d’Asie, il était temps que la littérature jeunesse de chez nous s’intéresse à ce phénomène qui fait de nos classes de véritables tours de Babel.

C’est ce que propose Ici, c’est différent de là-bas, qui met en scène Souad, une jeune Marocaine de 11 ans à l’heure de la grande traversée. En effet, ses parents sont déjà à Montréal depuis un moment quand elle quitte les siens pour cette nouvelle vie qui l’inquiète.

Pour exprimer ce que ressent Souad de l’intérieur, Naïma Oukerfallah a choisi le journal intime. C’est donc Souad qui nous raconte, avec ses yeux d’enfant, ce qu’elle ressent. Qu’il s’agisse du lien avec son pays d’origine, tant au niveau des habitudes alimentaires que des relations qu’elle entretient avec les siens, des différences qui sont flagrantes et de celles qui le sont moins, de la façon d’agir des enfants de son âge, la plupart issus de différentes communautés culturelles, ou de ce qu’elle ne comprend pas, Souad le raconte en toute simplicité dans les 80 pages de ce roman destiné aux enfants du deuxième cycle du primaire.

Le roman n’a rien d’une étude sociologique. Ce n’est pas son but, lequel serait plutôt de nous donner un aperçu de ce que peut ressentir quelqu’un venu d’ailleurs au moment où il est tenu de s’adapter à sa nouvelle vie dans un pays qui ne ressemble pas à celui d’où il vient.

Souad a tout de même une chance qui n’est pas donnée à tous les enfants. Ses parents et elle-même parlent le français. Et contrairement à nombre d’immigrantes, sa mère ne vit pas dans la peur et ne passe pas son temps à tout interdire à sa fille. Souad peut donc recevoir une amie à souper et aller jouer aux échecs avec son vieux voisin.

Mais c’est loin d’être le lot de tous les jeunes arrivants. Je suis donc loin d’être certaine que cette image un peu rose de la situation trouvera écho auprès du public ciblé, qui estimera peut-être que l’adaptation de Souad se fait vraiment un peu trop facilement et pour le moins, très rapidement, puisqu’au bout d’une semaine, elle est tout à fait dans son élément.

Malgré ces problèmes de contenu que d’autres pourront voir d’un autre œil, l’écriture est fluide, simple et souriante, ce qui est déjà beaucoup.

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