Un roman? Pas vraiment
Une fois de plus, et ce ne sera sûrement pas la dernière fois que ça m’arrivera, je demeure perplexe en refermant un livre qui a été louangé par la critique au point qu’on lui accorde le prix Renaudot.
En effet, je me demande encore pourquoi Olivier Guez, en ajoutant des détails forcément inventés, a choisi de faire de La disparition de Josef Mengele un roman plutôt qu’une enquête journalistique. Car c’est de cela qu’il s’agit. D’une véritable enquête afin de comprendre comment le médecin tortionnaire d’Auschwitz a pu échapper à la justice en se réfugiant en Argentine et en laissant (presque) tout derrière lui.
Et quand on considère ce livre comme tel, et qu’on ne s’attarde pas trop à examiner de près les supposés faits à propos de l’intimité de Mengele, mais plutôt à prendre connaissance de toutes les façons qu’il a utilisées pour ne jamais se retrouver en mauvaise posture, on se laisse prendre par la lecture de ce livre.
Mais je le redis, ce n’est pas ce que j’appelle un roman. Et ce n’est pas un prix qui va rendre ce livre meilleur qu’il ne l’est vraiment. Mais au moins, Olivier Guez ne nous rend pas ce monstre sympathique. Et, si l’on ne savait pas d’avance que Mengele ne serait jamais pris au filet, on aurait presque pu espérer qu’un jour l’étau se referme sur lui tant il a parfois été à deux doigts d’être démasqué. Mais l’on savait.
Tout compte fait, hormis l’étiquette roman qu’on a donnée à cette enquête, qui me laisse perplexe, La disparition de Josef Mengele est un ajout éclairé à la large bibliothèque de titres portant sur cette part de l’Histoire qui devient de plus en plus méconnue à mesure que nous avançons dans le XXIe siècle. Et à cet égard, ce livre vaut la peine d’être lu.