Un court roman pour enterrer le passé
Curieux roman que ce premier roman signé Elena Andreas à propos de laquelle on ne semble rien trouver sinon que son année de naissance, 1961, et les traces de deux autres livres, à savoir un roman et un essai sur le cinéma. Curieux roman en effet que Le passé, mettant en scène une femme au début de la trentaine qui, au terme d’une journée où elle est allée au cimetière sur la tombe de sa grand-mère un an jour pour jour après le décès de celle-ci, fait le tour de sa vie avant de s’allonger pour dormir et rêver de l’océan. Et ainsi enterrer le passé.
Très court roman (il compte 75 pages très aérées), Le passé est finement écrit, proche de la prose poétique par son rythme et par les images suscitées par des phrases courtes, mais lourdes de sens. Il s’agit en effet d’un dur constat sur une existence sans illusion, sur une vie dont elle s’est quasi retirée après avoir évacué chacun de ceux qui auraient pu se greffer plus longtemps que le temps d’une amitié, d’une conversation, d’une nuit. D’un constat sur son impossibilité de vivre autrement que seule, elle qui a été élevée par une grand-mère qui ne parlait pas et qui n’a pas su la préparer à une vie autre que celle dans laquelle elle évolue sans tristesse, sans espoir.
Un roman retenu au hasard d’une visite à la bibliothèque pour cet extrait : « Suis-je moins que vivante ou plus que vivante parce que moins qu’une vivante? »
Question à laquelle le livre fermé je ne peux répondre. Et à laquelle je n’ai pas envie de répondre, au fond, préférant conserver de ce premier roman son climat. Et cette phrase : « J’attendais uniquement que les lendemains se succèdent, je n’étais pas pressée de rire d’en avoir espéré quelque chose. »
Titre pour le Défi Premier Roman
Le format court me laisse souvent sceptique…
Comment by Anne — 3 mars 2012 @ 16:23