Lali

10 mai 2006

Un ciel de côte sauvage

Filed under: Ailleurs — Lali @ 16:21

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Il fait sur Montréal un ciel de Bretagne, un ciel de côte sauvage, un ciel de Quiberon. Un peu gris, un peu bleu, et venteux. Il fait sur Montréal le ciel de juin 1981, de juillet 1988 et d’août 1992. Et le vent m’emporte dans mes souvenirs, vers ce large où je souhaite qu’un jour on jette mes cendres. Enfin, si bien entendu, on peut faire des trucs pareils, il paraîtrait que c’est de moins en moins possible.

J’ai tant aimé la première fois à Quiberon, le pique-nique avec Chantal et Jean-François, et le vent qui se mettait de la partie, tant aimé Quiberon que j’y suis retournée plus tard avec Chantal en rentrant du Mont-Saint-Michel, puis avec Jacqueline, avec qui ça a été un plateau de fruits de mer comme je n’en verrai jamais plus de ma vie. Langoustines, crevettes, étrilles, huîtres, palourdes, écrevisses, bulots, bigorneaux…

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Et les vagues qui se jettent sur les rochers et dont la musique me revient sans faillir. Il y a longtemps et pourtant… Tout s’est inscrit et chaque morceau de plage, qu’elle soit de sables ou de roches, possède sa propre tonalité. Le même Atlantique ne sonne pas à Provincetown comme il le fait à Quiberon. Et expliquer un son, une musique, quand il s’agit avant tout d’une émotion, cela me semble bien compliqué.

Est-il important que la vague se brise dans une mesure à trois temps avec deux dièses à la clé ? Oui, vous avez raison, je m’amuse. Car il est fort possible que la suivante choisisse une mesure à deux temps avec un bémol à la clé… Oui, je m’amuse encore. Parce que le ciel de Montréal a des airs de Bretagne et que je souris en me remémorant la côte sauvage et son vent, et encore davantage les vagues et leur musique inclassable.

Ça donne envie d’écouter Alan Stivell, tout ça. Ou de relire le Poème de l’île et du sel de Gérard Le Gouic. Il y a des jours où la vie, en plus d’être belge et québécoise, est aussi bretonne.

Un commentaire »

  1. Des hommes travaillent les champs,
    d’autres soignent les jardins,
    mais ce qu’un poète sème
    fleurira plus longtemps,
    sa moisson abondera sans fin.

    Des hommes battent les métaux,
    res s’allient avec la pierre,
    mais ce qu’un poète bâtira
    s’élèvera plus haut,
    résistera à l’usure de l’emploi.

    Des hommes dessinent des bateaux,
    d’autres les réalisent,
    mais les voiliers d’un poète,
    traverseront les tempêtes,
    navigueront au-delà des mers et de l’inconnu.

    Gérard Le Gouic

    Comment by chantal — 8 janvier 2009 @ 19:09

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