Lali

18 septembre 2012

Toile de fond : Berlin

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:44

Parce que je ne connais Berlin qu’au moyen des yeux des autres, j’aime que des livres, des films et des amis qui y ont vécu ou séjourné me racontent cette ville que je rêve de voir un jour. Le premier roman du Parisien Mathieu Trautmann intitulé Six mois, dix ans et un jour s’ajoute à mon palmarès des romans réussis mettant de l’avant la ville de Berlin ou en faisant de celle-ci sa toile de fond. Dans ce cas, Berlin prend beaucoup de place.

David, le personnage central, traducteur de l’allemand au français, y est par choix. Il aime Berlin. Berlin aux multiples secrets. Berlin d’avant et d’après le mur. Berlin l’unique. Berlin qui vibre comme aucune autre et qui se déploie à sa fenêtre. Car David habite en face d’un hôtel. Un parfait lieu de va-et-vient propice à son imagination. Tellement propice qu’il invente jour après jour des vies à ceux qui fréquentent ce lieu de passage, leur donnant pour nom une initiale plutôt qu’un prénom et leur prêtant un passé, une raison de visiter Berlin ou même des histoires beaucoup plus compliquées.

C’est ainsi qu’il crée E. E qui ne va pas demeurer E, mais devenir Elena, une Suédoise qui viendra bouleverser le cours de sa vie, d’abord en s’immisçant sans le savoir dans ses fantasmes, puis en entrant dans sa réalité.

Venue à Berlin retrouver un homme qui a été son amant il y a dix ans et avec qui elle échange depuis six mois par courriel, messagerie instantanée, caméra et micro, sans qu’il ne l’ait reconnue, Elena se verra confrontée à une dure réalité. Ni l’homme ni l’histoire qu’ils sont en train de vivre ne sont à la hauteur de ses espérances.

David, qui est témoin d’une partie des déboires d’Elena, d’abord parce qu’il a une vue sur sa chambre d’hôtel et ensuite parce qu’il se trouve dans le restaurant où elle est aussi, a maintenant dans ses cartes les atouts nécessaires pour sortir de l’ombre. Ce qu’il fera.

Le résultat est un roman tout en finesse où vont se croiser un rêveur à qui il manque un élan pour prendre son envol et une femme passionnée qui n’a aucune intention de se contenter de la demi-mesure quand elle peut avoir beaucoup plus.

Il a fallu dix ans pour qu’Elena retrouve un amant de sa jeunesse, six mois pour qu’elle le séduise à nouveau, un jour pour se rendre compte de l’impasse dans laquelle cette histoire allait la mener. Et un jour aussi pour qu’un autre homme fasse sienne une place bientôt vacante, dans un Berlin qui, dès lors, cessera d’être grise.

Mathieu Trautmann, un auteur à suivre.

Texte publié dans

Titre pour le Défi Premier Roman

2 commentaires »

  1. Merci pour cette nouvelle participation.

    Comment by Anne — 19 septembre 2012 @ 14:06

  2. Chère Lali, merci.

    Amitiés

    Mathieu.

    Comment by Mathieu Trautmann — 6 décembre 2012 @ 9:52

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