Quelques poèmes de Coppée 4
Nostalgie parisienne
Bon Suisse expatrié, la tristesse te gagne,
Loin de ton Alpe blanche aux éternels hivers;
Et tu songes alors aux prés de fleurs couverts,
A la corne du pâtre, au loin, dans la montagne.
Lassé parfois, je fuis la ville comme un bagne,
Et son ciel fin, miré dans la Seine aux flots verts.
Mais c’est là que mes yeux d’enfant se sont ouverts,
Et le mal du pays me prend, à la campagne.
Le vrai fils de Paris ne regrette pas moins
Le relent du pavé que, toi, l’odeur des foins.
Montagnard nostalgique, – il faut que tu le saches. –
Mon cœur, comme le tien, fidèle et casanier,
Souffre en exil, et l’air strident du fontainier
Me ferait fondre en pleurs ainsi qu’un Ranz des Vaches.
François Coppée, Promenades et intérieurs
*choix de la lectrice de German Bezlukladnikov (dont toute trace a disparu)
Ce magnifique poème me touche beaucoup. Et l’odeur des foins dans le Valais lorsque, nous enfants, aidions…
Comment by Denise — 27 septembre 2011 @ 9:17