Quand la sauce se gâte
C’est le succès de l’heure au box office. Et qui n’a pas encore vu Bon cop, bad cop est, semble-t-il, hors circuit. Je n’ai donc pas failli à la tâche, tous et chacun en parlaient avec tant d’éloge.
Or, cette photo à elle seule explique presque tout. Un corps est trouvé sur l’enseigne frontière entre le Québec et l’Ontario. À qui va aller l’enquête, les flics ontariens ou ceux du Québec ? Arrivera un petit incident qui fera qu’ils devront se partager la tâche, malgré eux, et malgré la facon des deux bien différente de travailler sur le terrain. Jusque là, ça va encore.
Malgré un jeu impeccable de la part de Colm Feore et Patrick Huard, la sauce se gâte. On ne saisit pas pourquoi ces meurtres s’accumulent, pourquoi autant de violence gratuite, qui est le cerveau dirigeant et encore moins comment un mort n’est plus mort. Le film, qui se voulait peut-être une enquête policière, devient plutôt une toile sociologique amusante sur les différences entre les deux solitudes. Certaines remarques ont du piquant, d’autres tombent légèrement à plat.
Les deux flics sortent de là victorieux, cela va sans dire, ayant même réussi à redorer leur image auprès de leurs enfants respectifs. Mais il n’en reste pas moins qu’il y a là ici exemple de l’adage « Qui trop embrasse, mal étreint ». Bien trop souvent pratiqué, hélas.