Printemps à Anthisnes
J’aime les premières fleurs du printemps, celles qui osent et qui n’attendent pas les autres, celles qui pointent timidement ou alors, fièrement, comme dans le jardin de Jocelyne, à Anthisnes. Elles se dressent vers l’ouest, comme pour se signaler à moi.
J’aime les fleurs du jardin de mon amie belge. Ce ne sont peut-être que des photos pour vous. Pour moi, ce sont les premières nées de ce jardin que je connais en juillet, un jardin que Jocelyne entretient avec amour. Et ces fleurs, dès qu’elles ont jailli du sol, il lui fallait me les faire voir, les partager avec moi.
Je les regarde et j’imagine Jocelyne, penchée sur elles, toute émue de les voir arriver, pressée de me les montrer. Elle, qui s’émerveille de tout, m’émerveille, moi. Elle est plus qu’une inspiration, plus qu’une complice avec qui je ris ou je pleure, plus qu’une amie au loin à qui je fais découvrir mon bout du monde et elle le sien. Elle est de ma famille. Elle est ma grande sœur.
J’aime quand elle me parle de sa grand-mère qui tenait une libraire à Spa et qu’elle allait aider, gamine. J’aime sa passion pour les livres qui a germé de ces journées à les palper et les ranger. Une passion qui ne l’a jamais quittée et qui fait que dans toutes les pièces de sa maison il y a des livres. Mais il n’y a pas que les livres qui nous unissent.
Je ne saurais dire tout ce qui nous lie tant tout cela est vaste, tant notre curiosité est identique, tant nous aimons les mêmes choses, tant les mots nous viennent au même moment, tant même le silence est plein de partage.
Ces fleurs, elle me les a offertes, et je vous les offre à mon tour pour vous transporter à Anthisnes, au pays d’Ourthe Amblève, là où vit une femme exceptionnelle et généreuse qui veille sur moi.