Pour rêver
Elle aime bien partir marcher. Elle leur dit qu’elle va lire ailleurs, et c’est ce qu’elle fait aussi, mais c’est avant tout pour rêver que la lectrice d’Alajos Györgyi s’éloigne.
On peut lire avec quelqu’un à côté de soi, mais il est plus difficile de rêver quand quelqu’un n’est pas loin.
Personne ne dit rien quand on s’active, mais il suffit qu’on soit là, les yeux rêveurs, sur une autre planète pour qu’on tente de nous faire tomber de notre nuage. Et pourtant, cette échappée dans le monde des rêves est souvent plus profitable à celui ou celle qui s’y adonne que les gestes machinaux d’une activité dans laquelle ils n’entrent pas. Alors, oui, pour ne pas avoir à expliquer, il faut faire comme cette lectrice hongroise et aller là où personne ne nous reprochera de rêver.