Lali

26 septembre 2017

Poésies des femmes 9

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

SCHNEIDER (William A.) - 2

J’avais dressé mon cœur…

J’avais dressé mon cœur comme une citadelle
Imposante, imprenable, à froides sentinelles :
Car on était entré dans ma cité d’amour,
Fourbes et travestis, en ennemis toujours.
Alors, me révoltant contre tant de bassesses,
J’élevai sourdement l’énorme forteresse.

Mais un page à l’œil noir à mes portes errait,
Et sa grâce rêveuse et douce m’attirait…
J’ouvris : C’était l’Amour, ma hantise suprême,
C’était l’amour menteur qu’on veut aimer quand même.
Je le voulais haïr, et j’allai l’embrasser
Pour la pâle souffrance de son cœur brisé.
Et depuis lors je souffre, amoureuse et hagarde,
En aimant ma douleur qui toujours me regarde.

Jovette-Alice Bernier
(dans Anthologie de la poésie des femmes au Québec des origines à nos jours de Nicole Brossard et Lisette Girouard)

*choix de la lectrice de William A. Schneider

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