Poèmes de sable 1
Je me souviens encore de cet après-midi, il y a près de trente-cinq ans, où j’ai assisté à une représentation de Zone du dramaturge québécois Marcel Dubé. Un moment inoubliable. Lequel m’a poussée à aller à la découverte d’un des auteurs majeurs de notre littérature. Si bien que les semaines qui ont suivi ce coup de foudre, j’ai lu toutes les pièces de Dubé. Je ne savais pas qu’un jour, bien des années plus tard, je ferais connaissance avec la poésie de Marcel Dubé.
C’est donc avec plaisir que j’ai constaté que la lectrice peinte par Henry McGrane a arrêté son choix sur Poèmes de sable (publié une première fois en 1974 et revu et réédité en 2004). Ce recueil que les lectrices du soir pourront parcourir pendant une dizaine de jours et dont elle a tiré ces vers :
Femme-miroir
et fille-marée
Grand voilier noir
Chimère d’été
Je t’ai vue courir sans prendre garde
Dans la plaine de mes yeux
tranquilles et morts
Tes vingt ans devant toi
Comme la première peine
Le silence autour de toi
Comme une absence hautaine
Tu étais fiévreuse et tu n’avais
pas d’ombre
Tu ne laissais de traces
derrière ta fuite incendiée
Que le chemin brûlé
Où le soleil vacille
et mes regards s’épuisent