Lali

5 octobre 2010

Ni Allemand ni Français

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:41

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Appelons-le Antoine puisque c’est le nom qu’a choisi de porter le héros de Paul Wallner quand il s’habille en civil en catimini pour se promener dans les rues de Paris. Pour passer incognito, ou plutôt pour un Français, puisqu’il maîtrise la langue à la perfection et la parle avec un si léger accent qu’il peut facilement le prendre pour quelqu’un venu de la province. Pour se mêler aux Français, ce qui lui est impossible quand il porte son uniforme de la Wehrmacht et que ses bottes claquent bruyamment sur le sol, comme celles des SS,

Antoine a beau être Allemand de naissance, il est Français de cœur. C’est ainsi que ce traducteur qui sert d’interprète lors d’interrogatoires et qui voudrait tout sauf être Allemand se retrouve un jour dans une librairie, rue Jacob. C’est aussi ainsi qu’il ira se faire couper les cheveux et croisera l’amour. Sans savoir qu’il a chaque fois affaire à des résistants. Des résistants qu’il tentera de sauver malgré ses supérieurs, malgré le fait qu’on l’espionne, même s’il se retrouve enfermé, interrogé, battu. Car sans son cœur il a choisi son camp : celui de l’amour et de la France libre. Celui de Chantal, la résistante, celui de son père, le libraire, lui aussi résistant, celui du coiffeur qui a dissimulé une presse dans sa cave.

Un choix qui l’isolera puisqu’il sera considéré comme un traitre par ses supérieurs et en lequel les Français n’auront jamais tout à fait confiance parce qu’il est Allemand de naissance. Ce qui nous donne un très beau roman sur la condition humaine, lequel met en évidence certaines fables de La Fontaine, le livre préféré d’Antoine. Un roman qui nous offre un personnage qui va au bout de lui-même en défiant toutes les lois.

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