Lali

6 novembre 2009

Malgré de jolies scènes

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:26

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Je me préparais à aimer Le cinéma d’Élizabeth de Robert Boivin, parce qu’il annonçait les couleurs d’une amitié entre deux jeunes filles d’ascendance portugaise, l’une élevée dans le culte de ses racines (Clara) et l’autre, sans que sa mère en tienne compte (Élizabeth). De plus, Élizabeth aime les livres et le cinéma, et l’action se déroule dans le quartier portugais.

Et même s’il y a de jolies scènes, si les personnages sont loin d’être inintéressants (même si parfois un peu trop proches de la caricature), si le quartier portugais de Montréal et ceux qui l’habitent me semblent dépeints avec justesse, il n’en reste pas moins que le roman zigzague en tous sens entre certaines incongruités et trop de babillage de la part de l’auteur, dans des apartés qui se veulent explicatifs.

Il est clair qu’un travail d’édition n’a pas été fait, sinon on aurait vu que dans un chapitre Élizabeth s’achète un ordinateur avec l’argent qu’elle a ramassé et que dans un autre c’est sa mère qui le lui a offert, pour ne mettre en évidence qu’une de ces erreurs agaçantes.

Et si l’idée de faire apparaître le père décédé d’Élizabeth dans l’histoire sous forme de fantôme n’était pas mauvaise, elle s’intègre mal dans le roman, même si nous avons compris assez vite que la jeune fille se fait son cinéma pour traverser ses seize ans. Et puis, ajoutons à cela une conclusion précipitée et bâclée où d’une certaine manière « tout est bien qui finit bien » et où chacun a eu sa leçon.

Robert Boivin a voulu trop faire. Et personne n’est passé derrière lui pour l’aider à resserrer sa toile, à éviter les caricatures et les invraisemblances, si bien que je ne pourrai pas recommander la lecture du Cinéma d’Élizabeth. Même s’il a pour toile de fond le quartier portugais de Montréal que j’affectionne tant.

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