Lali

22 mai 2013

L’incroyable histoire de mademoiselle Paradis

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:53

C’est au hasard des rayons d’une des bibliothèques que je fréquente que j’ai croisé la Viennoise Maria-Theresia von Paradis. Elle se promenait de rayon en rayon, caressait les livres, les respirait. Puis elle s’écartait pour laisser la voie libre à qui arrivait. Nul n’aurait pu deviner que Maria-Theresia von Paradis était aveugle.

Or Maria-Theresia von Paradis, qui est née en 1759 et doit son prénom à l’impératrice d’Autriche, n’a pas toujours été aveugle. Elle a connu les couleurs, les nuances, l’ombre et la lumière avant que tout ne s’éteigne soudainement. Belle et talentueuse, elle a été remarquée par l’impératrice elle-même. Cette dernière compte bien en faire une des étoiles de la société musicale viennoise et contribue financièrement aux besoins de la jeune fille, laquelle pendant 18 ans a subi tous les traitements possibles pour recouvrer la vue, certains d’eux ayant causé une telle souffrance que désormais il n’est plus question que quiconque se serve d’elle pour des expérimentations.

Maria-Theresia von Paradis, à qui Mozart dédiera un de ses concertos, se débrouille très bien sans voir. Elle connaît les distances, la forme des objets, les tissus, le froid et le chaud. Tous ces détails qui la rendent fonctionnelle et lui permettent de s’adonner à ce qu’elle aime le plus : la musique. Mais c’est sans compter sur l’arrivée de Franz Anton Mesmer dans sa vie, grand mélomane et magnétiseur, lequel la subjuguera à un point tel qu’elle acceptera de se plier à d’autres expériences. Il est vrai que ce qu’elle éprouve pour Mesmer ne relève pas de la raison et que la passion qui anime la jeune femme et à laquelle cédera celui-ci rend Maria-Theresia prête à tout, d’autant plus que les essais sont concluants. Maria-Theresia retrouve peu à peu la vue, mais du coup ne sait plus jouer, et cette « guérison » fait l’objet de tant de spéculations et d’enquêtes que la jeune femme choisira de ne plus voir afin de ne plus constater de ses yeux la laideur de ce monde.

L’incroyable histoire de mademoiselle Paradis a pu être reconstituée grâce aux cahiers laissés par sa femme de chambre et par ce que l’Histoire a retenu de Franz Anton Mesmer. Le roman de Michèle Halberstadt qui lui rend hommage donne envie d’entendre les œuvres qu’elle a composées, même si la plupart d’entre elles ont été perdues au fil des ans, sauf La Sicilienne, souvent enregistrée, notamment par Lynn Harrell au violoncelle et Victor Asuncion au piano.

Titre pour le Challenge Des notes et des mots challenge-des-notes-et-des-mots-4.jpg

2 commentaires »

  1. Un titre parfait pour ce challenge ! L’histoire est bien racontée, je suppose ?

    Comment by Anne — 23 mai 2013 @ 11:55

  2. Oui, Anne! Je crois que ça te plairait!

    Comment by Lali — 23 mai 2013 @ 15:58

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