Le pouvoir d’évocation de certains objets
Le café est-il meilleur dans un de mes trois bols rapportés de Soufflenheim que dans n’importe quelle tasse ? Les objets n’ont le sens qu’on veut bien leur donner. Mais il est vrai que quand j’utilise un de ces bols, il goûte autrement. Il goûte Strasbourg et le château du Haut-Koenigsbourg. Il goûte la tarte à l’oignon mangée sous la tente. Il goûte le panaché, mélange de bière et de limonade pétillante. Il goûte le bonheur des fous rires avec Liliane, Alice et Élisabeth.
Il goûte aussi mai 1983 et le souvenir du mariage de Liliane. Moi qui tiens le parapluie au-dessus de sa tête avant d’aller reprendre ma place dans le cortège. Et ses souliers qu’on vend en faisant monter les enchères parce que la ouate à l’intérieur – horreur que des souliers neufs qui font mal un jour pareil – vient de Montréal.
Oui, les objets un pouvoir d’évocation. Peut-être pas tous, mais beaucoup. Et j’aime me rappeler mes deux séjours en Alsace quand je sors mes bols. Car je souris.
C’est nous qui donnons de l’importance à nos objets grâce à notre vécu & à nos souvenirs
Comment by oth67 — 4 juillet 2010 @ 6:28