Le poème d’Antonio Ramos Rosa
Elle n’a pas choisi. La lectrice de Margret Hofheinz-Döring a laissé le livre s’ouvrir au hasard. Elle a laissé l’Anthologie de la poésie portugaise contemporaine la guider. Sans savoir que les mots du poète Antonio Ramos Rosa allaient répondre à une question qu’elle ne se posait pas en ces mots :
Je ne peux remettre l’amour
Je ne peux remettre l’amour à un autre siècle
je ne peux pas
même si le cri s’étrangle dans ma gorge
même si la haine éclate crépite brûle
sous des montagnes grises
et des montagnes grises
Je ne peux ajourner cette étreinte
qui est une arme au double tranchant
d’amour et de haine
Je ne peux rien ajourner
même si la nuit pèse des siècles sur mes épaules
même si tarde l’aurore indécise
je ne peux remettre ma vie à un autre siècle
ni mon amour
ni mon cri de libération
Non je ne peux ajourner le cœur
C’est la quête qui donne son vrai sens à la rencontre et il faut beaucoup marcher pour atteindre ce qui est tout près.
In, « Tous les noms »
Saramago José
Comment by Denise Rossetti — 11 septembre 2007 @ 16:01