Le plaisir des petits paniers
J’aime les paniers. Je ne sais pas d’où cela me vient, mais j’aime les paniers. Et ce, depuis bien avant une mode qui, semble-t-il, est en train de passer de mode. Désormais, de plus en plus, on cache, on dissimule, on ne laisse rien sur les comptoirs de cuisine, ni autour du lavabo de la salle de bain. Plus de paniers, ça fait désordre.
Et bien, tant pis. Je n’ai jamais aimé les modes, ça tombe pile. J’aime ce que j’aime. Mon fouillis et mes paniers. Des stylos de toutes les couleurs, en quantité industrielle. Dans des tasses, des boîtes de thé ou des paniers. Des échantillons de crème pour la peau, eux aussi dans de jolis paniers. Et mes épices, aussi. Je n’ai jamais pu m’habituer à ces flacons tout bien rangés par ordre alphabétique dans un casier prévu pour ça.
Mes vis et mes clous aussi sont dans des paniers. Même les batteries supplémentaires. Et les attache-feuilles. Je n’arrive pas à fonctionner autrement. J’ai besoin que tout soit à la vue, accessible. Signe que je n’aime pas la dissimulation et la cachette ? Il se peut. Signe aussi que je vis dans un désordre organisé et fonctionnel ? Peut-être aussi.
Je vois dans ces paniers et ces boîtes éparpillées ici et là mon goût pour l’improvisation. Pour tout voir d’un coup et choisir selon l’inspiration celui qui du stylo, qui du tube de crème, fera mon bonheur du jour. Pour le plaisir de trifouiller dans le panier à épices et improviser une recette.
J’imagine mal chercher dans des tiroirs ce qui, pour moi, doit être à portée de main.
Je me vois mal organiser mon quotidien autrement qu’en paniers, jolies boîtes ou tasses. C’est là mon ordre et mon désordre. Et quelque part, sûrement, une partie de mon bonheur. Ranger sans ranger.