Le plaisir de rentrer
Déjà à l’âge de la lectrice de Johanne Thomas, je trouvais pénible de quitter mes livres le matin pour partir à l’école. En fait, je ne sais pas si c’était le fait d’abandonner là le livre entamé qui était le plus difficile ou plutôt celui de laisser derrière moi quelques heures mon petit univers rassurant où j’étais bien, où je n’avais l’obligation de parler à quiconque.
J’ai depuis ce temps ce malaise au moment d’enfiler mon manteau ou d’attraper mon sac. Je serais si bien chez moi. Pas juste avec mes livres, mais aussi ma musique, mes fenêtres et tous ces petits détails qui font que j’ai envie de ne pas bouger. Mais je me plierai à cette vie qui m’appelle quelques heures ailleurs. Pour avoir le plaisir de rentrer.