La rose blanche
C’est avec pudeur qu’Inge Scholl nous livre dans La rose blonde blanche, nom d’un groupe de résistants allemands, l’aventure qui a mené à l’échafaud cinq jeunes et un professeur d’université, parmi lesquels son frère Hans et sa sœur Sophie, laquelle a inspiré de nombreuses publications et trois films.
Et pourtant. Inge Scholl aurait pu être moins détachée de cette histoire qui est aussi la sienne puisque celle des siens. Mais peut-être que la raconter autrement que de manière factuelle aurait été trop dur. Du moins peut-on l’imaginer quand on lit ce récit publié une première fois en 1953 et réédité à plusieurs reprises depuis, alors que rien ne nous est cachée de l’issue. Du moins nous est-il permis de le penser près de 70 ans après les événements alors qu’ils ont tant et si bien laissé leurs marques que nul ne peut avancer aujourd’hui la passivité totale de la population allemande.
Mais six, cela ne constitue qu’un grain de sable. Pas de quoi enrayer le mécanisme de la machine bien huilée et hautement disciplinée des nazis. Ce qui nous donne à poser une question à laquelle le livre ne répond pas. Combien de mouvements du même acabit et combien de résistants allemands y a-t-il eu? Juste six? J’ose espérer que non et aussi que d’autres livres éclaireront ce pan de l’histoire trop peu dévoilé.