Lali

5 décembre 2005

La renarde d’Antheit

Filed under: Mes histoires belges — Lali @ 13:59

renard

Elle est pour les uns Chantal, pour quelques autres, moins nombreux, la Renarde. Pour moi, tantôt l’une, tantôt l’autre, selon notre humeur.
Jamais, en presque dix-huit mois sur MSN, nous ne nous sommes quittées si l’une des deux allait mal. Jamais. C’est dire combien de nuits blanches pour elle, à Antheit, avec le décalage !

Que de confidences partagées. Que de rêves divulgués. Que de bonheurs, aussi! Et de musiques échangées!

À la Renarde, je dois beaucoup. Il fallait une dingue pour réunir dans son jardin tous mes amis du net que je ne connaissais pas autrement et qu’elle ne connaissait pas non plus ! Et ce fut elle. Deux mois de boulot pour choisir la date, contacter tout le monde, en rencontrer certains, à expliquer le où, quand, comment, pourquoi.

J’ai encore les larmes aux yeux quand je repense à ce premier jour de juillet. Pouvoir enfin voir réunis ceux pour qui j’étais là, en quelque sorte. Ceux qui m’avaient donné d’eux-mêmes le meilleur et jamais moins. Qui m’avaient ouvert les portes de leur maison. Et aussi celles de leur cœur. Ceux qui m’avaient adoptée au fil des mois et qui, ce soir-là, se rencontraient les uns les autres.

Chantal, ses enfants, Nathalie, Jacques, Sylvia et sa tribu, Christian, Fa et Clem. Plus ceux qui gravitent autour de Chantal. Des absents, aussi, mais que je verrai une autre fois, puisque je traverserai à nouveau l’Atlantique.

Une fête. Un barbecue. Du reggae. Des rires.
Il m’est arrivé de me pincer ce soir-là. Oui, nous avions réussi notre pari à 6000 km d’écart.

À un moment, je me suis écartée. Isolée, en fait. Je voulais voir de loin les liens qui se tissaient.
C’était beau, je ne vous dis que ça.
Un moment qui vous met des étoiles dans les yeux.

Chantal et moi ne nous sommes pas revues après cette soirée. Mais cette rencontre est en nous, au même que les rêves de la chanson de Pierre Rapsat, ce troubadour qu’elle m’a fait découvrir un soir d’automne, en 2004. Pierre Rapsat, qu’elle a bien connu et qui tient, avec ses mots, avec ce qu’il dégageait, avec son humanisme, une place primordiale dans son cœur.

Nous aurons encore de nombreuses nuits sur le net en attendant de nous revoir elle et moi. Des nuits à écouter de la musique. Et surtout à être là l’une pour l’autre.
De sa cage, dont elle ne sait pas encore ouvrir tout à fait les barreaux à ma vie, tellement plus libre que la sienne, d’aucuns verraient un chemin infranchissable. Et pourtant…

Il y a au bord de ma vie une Chantal que je n’échangerais pour nulle autre et que je rêve de voir vivre pleinement. J’ai confiance, ma Renarde est patiente.

Je repasserai à Antheit. Nous irons voir la maison natale du peintre Paul Delvaux, périple qu’on s’était promis. Et d’ici là, j’écrirai. Et elle me lira. Parce que, désormais, chaque jour, après la lecture des courriels, il y a pour elle la lecture du journal de Lali.

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