Lali

21 février 2006

Je hais le mensonge

Filed under: Revendications et autres constats — Lali @ 18:45

sable

Ce soir, je suis en rogne. Une amie vient encore d’être victime d’un fabulateur doublé d’un manipulateur. En qui elle a cru, à qui elle s’est livrée comme jamais à quiconque alors que pendant ce temps il s’inventait une vie avec des personnages auxquelles il faisait faire ce qu’il voulait à sa convenance.
Un fabulateur de première, vous dis-je. Adroit et calculateur comme le sont les oiseaux de proie. Sans pitié pour la victime séduite dont ils abandonnent le cadavre.

Oui, je suis en rogne. Je n’en peux plus de ces gens qui donnent une image de ce qu’ils sont, qui se racontent d’abord des histoires à eux-mêmes et qui les livre aux autres pour les tester, et voir s’ils sont crédibles. Et si ça marche, qui en rajoutent, rajoutent, confiants. Trop confiants. Car c’est là que la première faille intervient.

Le premier doute confirme le mensonge que le coupable nie bien évidemment, invoquant un manque de confiance, n’aimant pas être pris au piège par ses propres divagations. Et cela mène au second, et au troisième, et la chaîne continue. Plus rien ne tient la route. Le château de cartes s’écroule et celui ou celle pour qui il a été érigé se retrouve sans défense. La personne ainsi flouée, trahie, brisée, n’a plus de repères.

Et aujourd’hui, encore une fois, une personne ainsi défaite et humiliée parce qu’elle a été pure et vraie, se trouve sur mon chemin. Bien entendu que je me reconnais en elle, moi à qui on a menti plus d’une fois. Mais j’ai su reconnaître les détails qui clochaient bien plus vite. Suis-je moins naïve ou plus méfiante ? Va savoir. Et pourtant, je sais comme les autres m’accrocher à des mots. Comme elle.

Car c’est avec des mots que ce prédateur l’a eue. Il prétendait l’aider alors qu’il l’enfonçait dams un trou sans lumière dont elle cherche aujourd’hui l’issue. Mais tout cela est trop récent. Je voudrais qu’elle comprenne qu’il lui faudra du temps pour reprendre possession de sa vie et qu’elle en vaut la peine, cette vie ! Mais ce soir, il est trop tôt. Mon amie est un oiseau blessé à qui on vient de couper les ailes.

Elle a été portée par son amour. Sans calcul et sans mesure. Alors que lui additionnait et ne donnait rien, sinon que des mots qui font rêver. Des excuses pour cacher la vérité. Des mensonges pour ne pas avouer. Des bifurcations continuelles pour expliquer ceci ou cela. Oui, elle a trop excusé, oui elle a refusé de voir certains détails qui clochent aujourd’hui. Oui. Mais pour la seule et unique raison qu’elle a souhaité l’homme qu’elle aimait à son image, aussi sincère qu’elle.

Mais lui jouait. Un jeu horrible. Monstrueux. Qui fait qu’aujourd’hui elle est dévastée. Démolie.

Et pourquoi ? Quel plaisir peut-il y avoir à briser quelqu’un ? Je cherche, je ne trouve pas.
J’ai peur pour elle. J’ai peur qu’elle se laisse leurrer encore. Qu’elle accepte les mensonges et les délires pour ne pas perdre cet homme qui l’a bercée avec ses mots d’amour. Car en ce moment, elle est déboussolée, fragilisée. Comme d’autres autour de moi l’ont été.

Ce soir, je suis en rogne. La situation me donne envie de hurler, mais je dois conforter mon amie, lui parler du temps qui répare et cicatrise, même si elle n’y croit pas. Mais je sais que c’est ce qui arrive. Or, la durée, je ne la connais pas. Et je ne peux pas non plus guérir les plaies ouvertes de son enfance, ni celles qui ont suivi. Je ne peux qu’être là, l’écouter, tenter de l’éclairer.

Sans comprendre pourquoi cela arrive. Sans trouver une raison à celui qui, de mensonge en mensonge, tisse sa toile pour emprisonner sa proie et la dévorer. Non, je n’y arrive pas. Car tout ce que je vois, c’est quelqu’un qui dépose la vie d’une autre personne sur du sable mouvant, la tirant un peu et la laissant s’enfoncer jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien d’elle.

Un commentaire »

  1. laisse moi te dire que cette expérience est un enseignement pour ton ami
    « connais toi toi-même et tu connaitras les autres et l’univers »
    être victime de l’autre,c’est être consentant sur un certain plan,
    on attirre l’autre jamais par hasard,c’est chimique et ça remonte à plus loin…

    Comment by marc — 21 septembre 2007 @ 4:33

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