Il vente comme il ventait à Ostende
Il vente, comme il ventait ce jour de juillet à Ostende. Et mes cheveux balaient mon visage, ainsi qu’ils le faisaient ce jour où je suis allée sur les pas du roman de Jacqueline Harpman, ce jour où je me suis butée à la porte fermée de la maison de James Encor, ce jour où je suis entrée dans la toile de Spilliaert.
Il vente, comme il ventait à Ostende.
Un immense souffle qui soulève tout sur son passage, jusqu’aux questions troublantes sur la vie.
Comme à Ostende et comm’ partout
Quand sur la ville tombe la pluie
Et qu’on s’demande si c’est utile
Et puis surtout si ça vaut l’coup
Si ça vaut l’coup d’vivre sa vie
chantait le grand Léo et chante encore Arno.
Et si ce jour de grand vent où j’ai pleuré à Ostende, cette question est venue embrouiller mon esprit, alors que je fredonnais moi aussi, ce n’est pas le cas aujourd’hui. Éole a gardé ses questions pour lui.
J’ai calqué mes pas à son souffle et j’ai souri. Ostende n’est plus triste. Mais belle et inscrite à même ma peau.
Nos souvenirs
Font des îles flottantes
A Ostende
chante Bashung.
Et je danse sur la plage d’Ostende.