Lali

11 janvier 2009

En vos mots 92

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

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Elle semble ne rien voir du regard qu’il pose sur elle tant elle est plongée dans sa lecture. Et pourtant, le peintre Alan Kingsbury, lui, n’a rien raté de la scène. Reste à savoir si celle-ci sera inspirante et si elle vous donnera envie d’écrire quelques lignes, un poème ou une longue histoire. En vos mots ou en empruntant ceux des autres, si vous le préférez.

La scène est à vous jusqu’à dimanche. Et je me réjouis d’avance du moment où je validerai toutes vos histoires…

Bon dimanche et bonne semaine à tous!

3 commentaires »

  1. Depuis une heure que je la regarde en faisant semblant de lire mon journal. Elle lit son bouquin avec une attention et une passion dévorante, alors que moi je suis toujours à la même page.

    Je voudrais bien avoir le courage de l’aborder, mais je n’ose guère, tellement son regard hypnotisé par ses lignes me fascine et m’obsède. Le récit est donc si prenant? Les mots captivants au point de retenir toute son attention, tous ses regards, tous ses silences, au point de faire abstraction de tout le vacarme et de toutes les conversations, autour d’elle? Même des expertises, des demandes de prix, observations et commentaires qui précédent l’ouverture de la mise aux enchères de toutes ces raretés?

    Elle est absente de tout cela. Perdue dans le récit d’un homme seul qui chaque nuit écrit en silence une lettre d’amour à une femme imaginaire parce que sa timidité l’empêche d’aborder toute femme. Certains récits sont brûlants. L’auteur laisse son imaginaire s’envoler dans un délire charnel, irréel, mais raconté avec autant de passion qu’il le croit lui-même.

    Ce sont des lettres de sa solitude. De sa souffrance. De sa volonté de se faire aimer. Des lettres à la gloire de lèvres charnues qui murmureraient son nom au creux de l’oreille, pendant que leurs corps se fonderaient l’un dans l’autre. Ce sont des lettres interdites par la morale. Condamnées par l’Église. Brûlées par l’État. Qui ont valu à son humble auteur des années de réclusion et l’interdiction d’être publié dan son pays.

    L’exemplaire dans les mains de cette dame distinguée et imperturbable est un des rares qui existent encore. Il serait sorti du pays grâce aux mains d’un touriste de passage, acheté la veille de la mise en rayon, juste avant de se voir confisqué par la police répressive et son auteur châtié et mis en prison.

    Je suis donc perplexe, de voir l’effet de ses pages sur une si belle et silencieuse jeune femme.

    Et dire que j’ai traversé la moitié de la terre pour être là, devant elle, fasciné, alors que je suis venu uniquement pour le livre. Ce livre que je voudrais tant toucher. Qui m’a valu tant d’années de prison. Tant de souffrances et tant d’interdits. Ce livre que j’ai tant rêvé d’avoir entre mes mains. Parce que ce sont mes mots. Ceux de ma solitude.

    Comment by Armando — 11 janvier 2009 @ 8:54

  2. COMPLAINTE D’UNE CONTREBASSE

    Prends-moi dedans tes bras que je me réincarne,
    Redonne-moi l’amour qui fait naître la vie,
    Ne me laisse pas seule avec le vague à l’âme,
    Sauve-moi du chagrin, collée contre ton coeur.

    Dans mon coin je m’assèche, mes forces m’abandonnent,
    J’ai besoin de ton aide pour m’élever encore.
    Mon âme résonnera dans un soupir d’aise
    Lorsque je sentirai tes mains soulever mon corps.

    Prends-moi dedans tes bras, sors-moi de mon silence,
    Redonne-moi la vie qui fait naître l’amour,
    Ne me laisse pas seule et fais vibrer mes cordes,
    Sauve-moi de l’abandon qui engourdit l’espoir.

    Flairjoy

    Comment by Flairjoy — 14 janvier 2009 @ 6:40

  3. Pierre était un amoureux de jazz et ce soir, il avait envie d’en écouter. Il connaissait bien cette salle intimiste pour y être venu à plusieurs reprises et n’a jamais été déçu. Il savait aussi qu’il fallait venir bien en avance afin d’avoir une très bonne place.
    Il aimait ce lieu chaleureux, feutré et surtout le salon d’entrée où toiles et instruments s’harmonisaient à souhait. C’était un privilège d’arriver tôt car les premiers arrivés pouvaient profiter des canapés et fauteuils disposés par-ci, par-là en attendant l’ouverture de la salle.

    Chacun pouvait aller et venir à sa guise dans ce magnifique salon, admirer les toiles, les instruments. Depuis un certain temps, Pierre prenait un journal avec lui car il connaissait toutes ces peintures par cœur.

    Plongé dans son journal, Pierre ne vit pas tout de suite la jeune femme venue s’asseoir près de lui. Mais une agréable senteur lui fit lever le nez. Il ne pouvait plus détacher son regard de cette jeune et belle femme. Si Madeleine lui avait dit bonsoir et demandé si la place était libre, il aurait pu voir ses magnifiques yeux noisette. Elle s’est assise sans un mot et a tout de suite ouvert son livre comme si elle avait peur de perdre le fil de l’histoire.

    Pierre n’avait pas bougé d’un centimètre et la regardait toujours. Il n’avait pas vu son regard mais la trouvait très belle ainsi. Il se dit qu’elle était peut-être timide, qu’il devrait lui adresser la parole sans la choquer. Mais, il ne pouvait pas, ne trouvait pas les bons mots car Pierre était un grand timide et en ce moment, il était paralysé…cloué sur le canapé !

    Ah ! Si seulement je pouvais lui dire bonsoir, ce serait déjà un bon début et je verrais ses yeux ! Le regard est tellement important et à cet instant, il pensa à ce magnifique poème d’Alphonse de Lamartine :

    « Ah, que nos longs regards se suivent, se prolongent
    Comme deux purs rayons l’un dans l’autre se plongent,
    Et portent tour à tour
    Dans le coeur l’un de l’autre une tremblante flamme,
    Ce jour intérieur que donne seul à l’âme
    Le regard de l’amour… »

    La suite leur appartient !

    Comment by Denise — 14 janvier 2009 @ 14:55

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