En vos mots 91
La machine a écrire est posée à même le sol. Elle attend. Les mots de l’écrivain. Ses idées. Son imagination. Et lui, il la regarde, puis il détourne la tête. Certains jours, il n’y arrive pas. Et pourtant, il sait, il sent qu’il a tellement de choses à dire, à écrire.
Qu’arrivera-t-il à l’écrivain peint par Iain Faulkner? Restera-t-il ainsi prostré des jours et des jours? Les mots trouveront-ils leur chemin jusqu’à la page page blanche?
Cette histoire vous appartient, comme la toile est vôtre pour sept jours. Pour que vous la racontiez en vos mots. Pour une première fois ou comme chaque semaine.
Bon premier dimanche de l’année et que l’inspiration soit là, semaine après semaine!
MA VIEILLE UNDERWOOD
Ma vieille Underwood boude seule dans son coin.
La poussière l’entoure et recouvre ses touches.
Son chariot ne sonne plus pour annoncer la fin
De ces lignes inventées avant que je me couche.
Et j’ai la nostalgie d’un hésitant doigté,
Des marteaux qui se coincent voulant taper trop vite,
Des lettres un peu trop pâles et d’autres mal alignées
Et puis le papier blanc et la page maudite.
Ma vieille Underwood boude au fond du bureau,
Jalouse de l’ordi qui lui vole mes mots.
Parfois tard le soir j’entends encore son bruit,
Un fantôme pousse l’équerre et repart dans la nuit.
Flairjoy
Comment by Flairjoy — 5 janvier 2009 @ 8:52
Rêves, réalités, mensonges, espoirs
Tout se mélange dans ma feuille blanche
Un vieux train qui quitte une gare
Ton sourire beau comme un dimanche
Visages anciens, promesses inachevées
C’était hier nous deux sur la plage
Amours impossibles et longs baisers
Encre d’un seul bonheur sur une page
Demain encore ou alors jamais plus
J’écrirai avec mes lèvres sur ton corps
Qui peut savoir si demain nous
Vivrons ces heures si douces encore
Dans le firmament de nos mémoires
Quelques fragrances du parfum de la vie
Qui devient l’encre de notre propre histoire
Comme des étoiles dans les bras de la nuit
À chaque pensée nous refaisons l’amour
Corps offerts, mes mains sur tes hanches
Au delà des nuages le soleil brille toujours
Et le sourire de tes yeux dans ma feuille blanche
Comment by Armando — 9 janvier 2009 @ 0:38
Bonjour toi !
Je t’ai vu, tu sais. Tu as beau te cacher sous ma pile de feuilles blanches, je sais que tu es là ! Pourquoi me nargues-tu ?
Ah ! J’ai compris. Tu penses peut-être qu’aujourd’hui, je n’ai pas d’idées pour taper quelques lignes avec ton aide ? C’est fort possible.
Pourrais-tu te tourner un peu, je n’aime pas beaucoup ton regard du moment. Bon, ça va ! Ne boude pas, cela me fend le cœur.
Ecoute Perle, je vais essayer de t’expliquer pourquoi certains jours, les mots viennent tous seuls et d’autres jours, c’est le vide. Il paraît que tous les écrivains connaissent cela.
Aujourd’hui, vois-tu c’est un jour « sans ». Aucune idée. Cette nuit, je n’ai pas bien dormi et je suis donc fatigué…c’est certainement cela. Je n’ai pas le cœur à l’ouvrage mais ne t’inquiète pas, ce n’est que passager ! Demain, sera un autre jour.
Enfin, tu es bien placée pour voir lorsque je suis en pleine forme. Parfois, tu me
chuchotes : Vas-tu écrire encore toute la nuit ? Et toi, tu me taquines en me montrant que ton ruban est bien usé ! Heureusement, j’en ai toujours un de rechange.
Te rappelles-tu de notre rencontre chez le marchand ? Ma pauvre, si tu t’étais vu, dans un coin, toute poussiéreuse. Je comprends que personne ne voulait de toi mais moi j’ai craqué. Je te l’avoue. Le prix n’avait aucune importance, c’est toi que je voulais.
Arrivé à la maison, j’ai pris un beau chiffon, je t’ai refait une beauté et c’est ainsi que tu es devenue à mes yeux, la plus belle des machines à écrire. Je t’ai appelée Perle. T’en souviens-tu ? Tu étais scintillante. Une vraie merveille qui allait embellir mes jours. Et tu es toujours la plus belle !
Depuis, ce jour, nous sommes devenus inséparables. Quand je tape sur tes jolies touches bien brillantes, j’entends un doux clic-clic-clic et arrivé à la fin de la ligne, je pousse le chariot en entendant un agréable « dring » ! Que du bonheur. Ma page s’allonge, s’allonge et lorsque tu me la donnes avec ton joli clin d’œil, je suis heureux.
Comment dis-tu ? Ah, ma plume ?
Mais non, Perle ! Je ne vais pas te délaisser pour ma plume. Toi et moi, sommes faits l’un pour l’autre et je vais te dire un secret : ma plume, je l’utilise seulement pour écrire des mots tendres et doux…
Je reconnais que tu avais raison Perle. Les idées pour la suite de mon roman n’étaient pas au rendez-vous ce soir mais le simple fait d’avoir pu faire le vide dans ma tête m’a fait le plus grand bien surtout en ta compagnie et à la lueur de ces jolies bougies.
Je continuerais demain, promis ! Disons qu’aujourd’hui, c’était jour de pause pour toi et moi…
Comment by Denise — 9 janvier 2009 @ 16:16