En vos mots 89
Comme elles sont sages, les jeunes lectrices peintes par l’artiste néerlandaise Bramine Grandmont-Hubrecht. Trop sages? Seraient-elles en train de mijoter un mauvais coup propre à leur âge? Vous auraient-elles fait part de la chose en catimini?
À vous de nous dire ce qu’elles cachent, ce que la toile vous suggère. En vers ou non, mais en vos mots. Comme vous le faites chaque semaine, tandis que je prépare la toile à venir et que je reçois petit à petit vos commentaires qui seront validés d’un seul coup dans sept jours.
À dimanche prochain pour la suite!
Gigi ne lit pas, elle se dit : « J’ai eu une poupée, un livre, mais quand la séance de pose sera terminée, je m’en vais. Il paraît que le père Noël habite en Laponie, je vais aller le voir. Ce que je veux, c’est faire une promenade avec ses rennes. J’ai préparé mon sac… je vous raconterai, quand je r’viendrai. »
Titus grogne : « Si seulement elle pouvait continuer à peindre. Je pourrais rester là sur les genoux de la miss, tranquille, au lieu de jouer « le petit chien ». Je voudrais devenir modèle pour peintre ! Un chouette job ! Enfin, comme dit le vieux caniche de la voisine : « Profites-en ! »
Sonia regarde sa mère et pense : « Heureusement que c’est bientôt fini. Depuis que Maman a lu la Comtesse de Ségur, elle rêve de nous peindre en « petites filles modèles » . Mais elle ne les a pas bien lues… car ce sont de vraies chipies, et moi j’ai une idée géniale ! Je trouve le tissu du canapé très beau. J’ai des ciseaux et je vais faire un ravissant panier à Titus. Il dormira dans le bleu ! Tout le temps qu’il sera dans les nuages… Le volant est déjà tout prêt. S’il reste un peu de satin je lui ferai un manteau. Cela lui ira très bien. D’abord, c’est mon chien, je fais ce que je veux. »
— C’est fini, les enfants ! Où allez-vous maintenant ?
— On a des choses à faire…
Titus se couche en boule et constate : « Sonia s’occupe enfin de moi. Je n’ai plus qu’à attendre ! »
Comment by Reine — 23 décembre 2008 @ 12:41
LES PETITES SOEURS MODÈLES
Veuillez garder la pose de petites filles sages,
Prenez cette poupée et ce livre d’images.
Vous! Tenez-vous bien droite, le chien sur vos genoux.
Surtout ne bougez pas, restez au garde à vous!
…Elles ne pensent qu’à courir dans les prés et les champs,
Sauter dedans les mares, salir leurs jolies robes,
Décoiffer leurs cheveux, sauter sur le divan,
Et fuir ce lieu vicié où les rêves se dérobent.
Mademoiselle Catherine, ne riez plus aux éclats!
Placez votre crinoline et puis baissez les bras!
Ne bougez plus les jambes, croisez-les sagement;
Cessez de soupirer et souriez gentiment!
Flairjoy
Comment by Flairjoy — 25 décembre 2008 @ 7:14
Lola et Maeva ont décidé de veiller et d’attendre le Père Noël. Depuis des mois qu’elles ont pris leur décision, ensemble, de le faire.
Elles ont quelque chose d’important à lui demander. Pour elles, c’est quelque chose de vraiment vital de savoir, depuis qu’elles ont entendu parler de la vie du Père Noël à l’école, le jour où la maîtresse leur a parlé d’offrir leurs jouets à d’autres enfants que le Père Noël n’aurait pas le temps de visiter.
Elles ont posé bien trop de questions à leur maîtresse, mais n’ont obtenu que des sourires en guise de réponse et même que la maîtresse leur a suggéré, d’un air amusé, de poser la question au Père Noël lui-même.
Alors Lola et Maeva se sont mises d’accord. Elles ne s’endormiraient pas avant de satisfaire leur curiosité. Avant d’avoir eu leur réponse.
Elles voulaient simplement savoir si le Père Noël avait une petite fille. Et Maeva, avait décidé de lui offrir sa poupée préférée. Elles se disaient que le Père Noël était bien trop occupé avec les autres enfants et qu’il allait rentrer bien trop tard…
Comment by Armando — 26 décembre 2008 @ 0:56
Les petites filles modèles
Camille et Madeleine
Mme de Fleurville était la mère de deux petites filles, bonnes, gentilles, aimables, et qui avaient l’une pour l’autre le plus tendre attachement. On voit souvent des frères et des sœurs se quereller, se contredire et venir se plaindre à leurs parents après s’être disputés de manière qu’il soit impossible de démêler de quel côté vient le premier tort. Jamais on n’entendait une discussion entre Camille et Madeleine. Tantôt l’une, tantôt l’autre cédait au désir exprimé par sa sœur.
Pourtant leurs goûts n’étaient pas exactement les mêmes. Camille, plus âgée d’un an que Madeleine, avait huit ans. Plus vive, plus étourdie, préférant les jeux bruyants aux jeux tranquilles, elle aimait à courir, à faire et à entendre du tapage. Jamais elle ne s’amusait autant que lorsqu’il y avait une grande réunion d’enfants, qui lui permettait de se livrer sans réserve à ses jeux favoris.
Madeleine préférait au contraire à tout ce joyeux tapage les soins qu’elle donnait à sa poupée et à celle de Camille, qui, sans Madeleine, eût risqué souvent de passer la nuit sur une chaise et de ne changer de linge et de robe que tous les trois ou quatre jours.
Mais la différence de leurs goûts n’empêchait pas leur parfaite union. Madeleine abandonnait avec plaisir son livre ou sa poupée dès que sa sœur exprimait le désir de se promener ou de courir ; Camille, de son côté, sacrifiait son amour pour la promenade et pour la chasse aux papillons dès que Madeleine témoignait l’envie de se livrer à des amusements plus calmes.
Elles étaient parfaitement heureuses, ces bonnes petites sœurs, et leur maman les aimait tendrement ; toutes les personnes qui les connaissaient les aimaient aussi et cherchaient à leur faire plaisir.
Comtesse de Ségur
Comment by Denise — 27 décembre 2008 @ 8:53