En vos mots 73
À quoi peut bien rêver la lectrice de Godfrey Kneller, son agneau pressé contre elle et le livre à la main? Ce n’est pas à moi de le dire, mais à vous, puisque la toile vous appartient pour une semaine. Le temps qu’elle vous livre ses secrets. Le temps qu’elle dévoile une partie de vous-même. Le temps que les mots s’organisent dans votre esprit. Afin que cette toile ne soit plus juste une toile, mais qu’elle nous révèle des histoires que vous nous raconterez en vos mots. Comme vous le faites chaque semaine. De dimanche en dimanche.
Puisse la toile ne pas rester muette. Puisse la lectrice vous chuchoter à l’oreille quelques mots qui vous inciteront à poursuivre sans elle.
Pour le bonheur de vous lire dimanche prochain.
Bonne semaine à tous!
Elle tient dans ses bras ronds l’agneau pur des baroques
Et sur son coeur pudique un livre de prières.
L’innocente boudeuse au regard écroué
N’a d’envie que de fuir dans le jardin du fond
Laissant l’agneau si doux gambader à son aise,
Et elle, changer sa bible pour un roman savon!
Flairjoy
Comment by Flairjoy — 31 août 2008 @ 15:37
Promise avant d’avoir aimé
À un mariage indésirable
Son père avait tout arrangé
Une décision non négociable
Il était de trente ans sont aîné
Veuf, buveur et sans passion
Elle ne pourrait jamais l’aimer
Elle ne voulait pas de son nom
Elle qui rêvait d’un coin du feu tout chaud
D’un peu de musique et d’allégresse
De s’endormir dans la volupté des mots
Murmures avec poésie et noblesse
Elle qui rêvait d’un nid d’enfants
Et d’une épaule pour s’endormir
D’être grand-mère dans quelque temps
Et puis de s’embellir de ses souvenirs
Mais les rêves de leurs enfants
Etaient morts dès leur naissance
Le saint intérêt des parents
N’avait de cœur que pour la finance
C’est son père seul qui sait
Quel est le chemin qu’on lui donne
Et quand est une fille on se tait
Dans un silence de Madone
Le mariage c’est pour demain
Toute la famille est ravie
Mais dans un cœur en chagrin
Il va s’éteindre une vie
Comment by Armando — 2 septembre 2008 @ 9:38
Je ne voudrais pas me faire trop remarquer… mais vous savez qu’il est de mode de « positiver » ! Et pas seulement dans la publicité !
Or, je vois que vous résistez à cette tendance et que vous vous perdez en sanglots déchirants sur cette pauvre bergère : « Il pleut, il pleut… » qui ressemble à s’y méprendre à ce pauvre Sylvinet perdu dans les marécages berrichons de George Sand, avec son agneau.
Mais si vous regardez le tableau de près ! Vous constatez, comme moi, que la petite bête est aux anges ! Que pour rien au monde l’agneau ne donnerait sa place. Il a l’air de sourire et même de rire avec ses deux petites oreilles qui ressemblent à des couettes ! Il semble dormir mais vous écoute ! et se dit que pour une fois, au lieu de le mettre dans un coin du tableau, en contre-jour d’une nativité ou sur un angle d’un Millet, d’un Troyon ou d’une image victorienne, le peintre l’a placé au centre !
Regardez sa cuisse et son mignon derrière au premier plan ! Enfin il est autre chose qu’une… selle d’agneau !
Quant à la charmante, elle n’est là que pour le tenir, pour qu’il reste en place. Bref, pour lui faire prendre la pose. C’est tout. Et enfin, elle a chaud !
Le bouquin ? « Cela fera plus noble… » a dit l’artiste. D’ailleurs elle ne sait pas lire.
Tout ce qui lui reste à faire : compter les moutons… en attendant que la séance soit levée.
Vite ! Car son ami l’attend ! Dans le pré !
PS : Lali, t’as encore une tasse de café ?!
Comment by Reine — 7 septembre 2008 @ 8:38
Un grand bol, si tu veux, Reine, je viens tout juste d’en faire. Noir? Du sucre? De la crème?
Comment by Lali — 7 septembre 2008 @ 8:40