En vos mots 701
Alors que je viens tout juste de valider les commentaires sur la toile de dimanche dernier, que je vous invite d’ailleurs à lire, je vous propose de vous attaquer à cette scène livresque signée Mernet Larsen.
Elle vous appartient pour une semaine, car aucun texte déposé ne sera visible avant dimanche prochain. Vous avez donc l’occasion de l’examiner sous tous les angles avant de vous mettre à écrire. Mais rien ne vous empêche de le faire illico si elle vous inspire déjà une histoire ou un poème. C’est avec plaisir que nous vous lirons dimanche prochain.
D’ici là, continuez à prendre soin de vous!
Avant Lucie, la terre était ronde. Le soir, il y avait la lune et des étoiles. Le soleil inondait les jours. Sauf lorsque les nuages devenaient têtus comme des ânes. Ce qui arrivait rarement. Si rarement que je serais incapable de me souvenir la dernière fois qu’il y a eu un jour sans soleil.
Avant Lucie, lire n’était qu’un exercice. Des pages remplies de mots. Alignés comme des soldats, les uns derrière les autres. Rien de plus. Alors quand Lucie m’a parlé du goût de lire, je l’ai regardée, ironique. En silence certes, mais ironique.
Elle n’a pas mis longtemps à comprendre le désert de mon univers littéraire. Pourtant, elle a gardé ses pensées pour elle.
Puis, un jour elle m’a dit qu’elle aimerait m’entendre lire. Elle aimait le son de ma voix. Et elle aimerait tant m’entendre lire. Quelques mots. Rien de plus.
« Rien ne peut apaiser le désespoir qui m’envahit de ne pas être aimée comme j’aime. Je m’attache si vite. J’ai si peu d’espoir. Je dois penser au jour le jour. Chaque jour est un désir à résoudre, une pensée à absoudre, qui m’entrainent vers la non-présence au monde et aux choses. Je vis trop dans un rêve. »
Avant Lucie, Marie Uguay m’était inconnue.
Avant Lucie, la vie n’existait pas.
Comment by Armando — 14 septembre 2020 @ 7:15
Nous dormons parfois tête-bêche
Et dans cette même position,
Car cela nous donne la pêche,
Quelquefois aussi nous lisons.
Nous nous interrompons souvent
Pour lire à l’autre un passage,
Cet échange nous rend contents,
Puis nous retournons à l’ouvrage.
Quand l’un de nous s’ensommeille,
Livré au monde du rêve,
L’autre tendrement le veille,
Jusqu’à ce que le jour se lève.
Je suis maintenant seule au lit,
Mais je sens toujours ta présence.
Elle a juste laissé quelques plis,
Qui me laissent plus de conscience.
Comment by anémone — 17 septembre 2020 @ 15:44