Lali

12 juillet 2020

En vos mots 692

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

Cette illustration signée Yvonne Hoppe-Engbring m’a tellement plu que j’ai choisi de vous l’offrir pour que vous vous amusiez à la raconter en vos mots.

Rien ne presse, car aucun commentaire ne sera validé avant dimanche prochain, comme le veut l’habitude. Vous avez donc sept jours devant vous pour écrire quelques lignes. Commencez par lire les textes déposés sur la scène livresque de dimanche dernier et laissez-vous surprendre.

Et surtout, d’ici là, profitez du beau temps, malgré la canicule. L’été est si court!

2 commentaires »

  1. On disait de lui qu’il avait des mains en or. Intrigué, je ne pouvais pas m’empêcher de regarder ses mains avec insistance. Puis, j’ai fini par comprendre que cela voulait simplement dire qu’il était très adroit. Ce qui expliquait qu’il était une version humaine du couteau suisse, utile et capable de tout faire.

    Mais ses habiletés professionnelles n’avaient que peu d’intérêt pour moi. Ce que j’aimais chez lui, c’était sa voix. Sa manière de nous raconter les histoires, en faisant le bruit des moyens de transport, des animaux, de la mer et des différents personnages, en faisant des pauses silencieuses plus ou moins accentuées, qui me laissaient suspendu, comme un funambule, au fil invisible de mon imagination, dans une insoutenable attente de la suite.

    Mario était le héros de mes jeunes années d’orphelinat. Celui qu’on recherchait dès la fin de la classe pour qu’il reprenne le fil de ses histoires sans fin, qui faisaient naître en moi un tourbillon d’images qui embellissaient ma solitude et me rendaient heureux.

    Un jour, quelques années plus tard, lorsque j’attendais un train pour Lisbonne, je me suis laissé séduire par un petit livre de contes pour enfants.
    Dès les premiers mots, il m’a semblé entendre la voix de Mario. J’ai cru reconnaître une de ses multiples histoires. Ce qui a fait naitre en moi un sourire nostalgique et heureux.

    Cependant, au fur et à mesure que je lisais, l’histoire prenait d’autres détours. Les personnages étaient pourtant les mêmes. Il y avait ici et là les mêmes ébauches et caractéristiques; et malgré cela on aurait dit que je lisais une autre version de la même histoire. La vraie. Celle que Mario m’avait racontée lorsque j’étais enfant.

    Résigné, je me suis dit que, sans doute, quelqu’un avait fait évoluer ce conte. Cette obsession tant à la mode de reprendre de vieux contes et de réécrire des versions qu’on dit au goût du jour, dans le seul but de vendre.

    Quelques mois plus tard, le jour de l’anniversaire de l’orphelinat, j’étais résolu à faire part de ma découverte à mon ami Mario. En moins l’envie de lui dire que son histoire à lui était bien supérieure à cette version moderne.

    C’est alors que j’ai eu comme première surprise d’apprendre qu’il n’était plus de ce monde. Peiné, j’ai tenu à partager avec sa veuve ma trouvaille en lui précisant que ses histoires étaient bien meilleures, plus humaines et plus chaleureuses que celles réunies dans le livre que j’avais acheté, et quelle ne fut pas ma surprise de l’entendre me répondre : Mario n’a jamais appris à lire. Il inventait tout. Il n’a jamais réussi à raconter la même histoire deux fois de la même manière. Mais il le rendait, à chaque fois, très belles…

    Comment by Armando — 15 juillet 2020 @ 4:34

  2. Qu’allait-il enseigner demain?
    A se tenir en équilibre?
    Ou bien à marcher sur les mains?
    A jongler tout en étant ivre?

    Qu’allait-il enseigner demain?
    Les principes d’un art de vivre?
    L’harmonie en un tournemain?
    La meilleure façon d’être libre?

    Il enseignerait le présent:
    Que tout ce qui vit d’abord vibre,
    Et qu’il faut croquer à pleines dents
    La vie qui s’offre comme un livre.

    Comment by anémone — 17 juillet 2020 @ 16:19

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