En vos mots 691

Alors que je viens à l’instant de valider les textes déposés sur la toile de dimanche dernier, que je vous invite d’ailleurs à lire et même à commenter si le cœur vous en dit, je vous propose aujourd’hui une illustration de l’artiste Marit Törnqvist pour laquelle j’ai eu un véritable coup de foudre.
J’ose espérer que ce sera la même chose pour vous et qu’elle suscitera de jolis textes que nous nous ferons un plaisir de lire dimanche prochain et pas avant, car aucun commentaire ne sera validé avant.
D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous!
En train de lire sous le feuillage,
Elle avait vraiment l’impression
D’être immergée dans un autre âge,
Ou dans une autre dimension.
Elle tournait lentement les pages,
Et au fil de sa progression
Le changement de l’éclairage
Sublimait la végétation.
Tout absorbée par son ouvrage,
Dans une vaste investigation,
Elle intégra le paysage,
Et se fondit dans la fiction.
Comment by anémone — 11 juillet 2020 @ 15:40
De ma fenêtre j’observais ce qui m’était devenu familier.
Tous les soirs à la même heure, la petite fille était là. Elle lisait. Une demi-heure durant. Parfois plus. Puis, elle s’en allait, discrète et silencieuse.
Elle venait, d’un pas vigoureux, par le petit chemin abordé d’arbres qu’elle reprenait en rentrant, du même pas cadencé et pressé.
J’avoue que j’étais fasciné par ce besoin de tranquillité. J’ai toujours été de ceux qui ont besoin de silence et de tranquillité pour lire. Certains me disent que le bruit ne les dérange guère. Il sont seuls, dans leur bulle. Et comme emportés par les mots qu’ils dévorent dans un monde parallèle. Un monde où plus rien n’existe que les mots qu’ils lisent.
Moi je ne suis pas de ceux-là. Bien au contraire. J’ai besoin de me mettre en mode pause. Besoin de paix. De silence. De sérénité.
La petite fille était sans doute comme moi. Et cela me faisait sourire.
Puis, un soir elle n’est pas venue. Et les soirs suivants non plus.
Au début, j’étais intrigué. Puis soucieux. Tout me venait à l’esprit. Même le pire.
Dimanche matin, n’écoutant que mon courage, j’ai demandé à la boulangère si elle savait ce qu’était devenue la petite fille. C’est Mme Marta, la commère du quartier, qui s’est fait un plaisir de m’éclairer.
La petite fille habitait plus bas. Dans cette sorte de campement de gens du voyage. Insalubre et dangereux. Le soir, il n’y avait pas de lumière et la petite fille venait profiter du réverbère du jardin public pour réviser ses leçons, mais depuis quelques semaines elle serait malade. La pauvre a de la fièvre et des douleurs dans ton son corps. Une vilaine grippe, selon Mme Marta.
Cette nuit de ma fenêtre j’observais ce qui m’était devenu familier. Un réverbère. Un banc du jardin vide. Et je pense à Lamartine. Un seul être vous manque…
Comment by Armando — 12 juillet 2020 @ 4:01