En vos mots 512
Le livre est resté ouvert sur la table. Est-ce un livre de recettes? Un dictionnaire? Un recueil de poèmes? À vous de nous raconter en vos mots ce que dissimule ou met en évidence ce livre de l’illustratrice Gosia Mosz, comme vous le faites si bien dimanche après dimanche depuis près de dix ans.
C’est avec plaisir que nous lirons autant les textes que vous avez déposés sur la scène livresque de dimanche dernier qui viennent tout juste d’être validés que ceux qui le seront dans sept jours puisque les commentaires ne sont validés qu’au moment où une nouvelle scène livresque vous est offerte.
D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous!
Le livre reflétait le ciel.
C’était un miracle.
Peu à peu se métamorphosaient
Les couleurs des pages.
L’ouvrage posé sur la table
Offrait au regard un miroir.
Les tons, pas toujours en accord
Avec la réalité observable,
Rendaient pourtant très bien
Les teintes d’ensemble du paysage.
L’ocre rosé de la terre
Devenait celui d’un plumage.
Les ténèbres se muaient subitement en azur,
Et le bleu céruléen, en clair-obscur.
Les rayons du soleil se mêlaient intimement
A l’opalescence simultanée de la lune.
Grâce à un zoom soudain,
L’arbre disparaissait au profit
D’un discret gazouillis sur ses branches.
Les becs des oiseaux s’ouvraient, se fermaient,
En gros plan, sur les feuillets.
La totalité de l’arbre n’avait plus d’importance.
Ou plutôt elle se condensait
Dans les volatiles en présence.
A eux seuls ils formaient
Un parfait résumé du décor.
Dans sa globalité,
Et dans son essence.
Comment by Anémone — 29 janvier 2017 @ 9:00
Après une visite à notre nouveau lieu de travail, un très à la mode et soi-disant convivial « open space », je suis retourné, tête basse, à mon bureau, où un jeune comité d’accueil m’attendait.
– Alors… Tu en fais une tête. Tu as trouvé ça comment?…
– Hideux!…
Un tonnerre de rires. Des rires moqueurs.
– i-comment?… i-deux?…
J’ai vite compris que l’experte jeunesse, trop accro à Apple et autres merdouilles informatiques dans le vent, avait pris le mot « hideux » pour une nouvelle application probablement en lien avec des rencontres puisque i-deux…
Et les rires qui se faisaient de plus en plus moqueurs.
– Eh, les filles, ne vous moquez pas. Hideux, c’est vraiment un mot. Et c’est LE mot. Et il existe pour vrai. H, comme hystériques, I comme idiotes, D comme déclin, E comme écervelées, U comme uriner (pisser si vous préférez) et X comme xieuses que vous êtes. (Quoi?… Moi aussi je peux donner des coups de pied à l’orthographe! D’ailleurs je n’ai même pas fait mes études en français.) Allez-y les filles, prenez une saloperie de dico (puisque dire dictionnaire vous semble une perte de temps) et quelque part entre hideusement et hidrotique, vous allez trouver « hideux » qui, avec son sens de l’humour, fera un bras d’honneur à votre ignorance. Juste pour rire. Lui aussi. Il faut bien que les mots rigolent de temps en temps… Allez-y… Vos cerveaux ne risquent rien et puis ça ne va pas vous écailler le vernis des ongles.
Silence. Regards hagards.
« Tiens… il a raison. Trop fort. Regardez. Le mot existe, murmure la blondinette du groupe, fière de sa trouvaille.
– On aura appris quelque chose aujourd’hui, me disent-elles d’un air je-m’en-foutiste, en guise de remerciement.
Je n’en suis pas certain. Et dire que l’histoire est simple et banale. Peut-être plus banale que simple. Malheureusement.
Comment by Armando — 5 février 2017 @ 6:11
Ce qu’il y avait d’extraordinaire dans le livre de la vie, c’est que l’ouvrage sortait du cadre. Le cadre semblait strict, même si la fenêtre était ouverte. Cadre de couleurs, noir du ciel, arbres et planètes, galaxies lointaines, guerre des étoiles, pages marquées, et illustrations formaient un rébus indéchiffrable qu’elle se plaisait à imaginer pouvoir déchiffrer…
Comment by Pivoine — 5 février 2017 @ 12:17