Lali

30 décembre 2007

En vos mots 38

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

korovin 2

Pour ce dernier En vos mots de l’année, une toile du peintre russe Konstantin Korovin. J’ose espérer qu’elle vous révélera ses secrets, qu’elle vous inspirera une histoire, des vers, un moment d’émotion que nous lirons dimanche prochain, comme nous pouvons lire aujourd’hui les textes inspirés par l’écrivain de Kaziah Hancock.

En vos mots est votre lieu privilégié au pays de Lali. Une invitation à vous laisser porter par une toile sans savoir ce que les autres y voient, comme au temps de l’école et des compositions sur un thème imposé. Sans règle. Juste pour le jeu. Pour le partage.

Puisse cette dernière toile de 2007 donner le goût à certains qui n’ont pas encore osé le faire ou qui s’y sont rarement risqués d’écrire pour le bonheur d’écrire.

À l’année prochaine, pour la suite!

5 commentaires »

  1. Il ne sera pas de moi cette fois mais je t’offre aussi ce poème que j’aime bien et cette peinture choisie m’y fait penser..et un bisou pour toi Lali pour ce dernier jour de l’année.

    Le lac
    Remémore, mon coeur, devant l’onde qui fuit
    De ce lac solennel, sous l’or de la vesprée,
    Ce couple malheureux dont la barque éplorée
    Y vint sombrer avec leur amour, une nuit.

    Comme tout alentours se tourmente et sanglote !
    Le vent verse les pleurs des astres aux roseaux,
    Le lys s’y mire ainsi que l’azur plein d’oiseaux,
    Comme pour y chercher une image qui flotte.

    Mais rien n’en a surgi depuis le soir fatal
    Où les amants sont morts enlaçant leurs deux vies,
    Et les eaux en silence aux grèves d’or suivies
    Disent qu’ils dorment bien sous leur calme cristal.

    Ainsi la vie humaine est un grand lac qui dort
    Plein, sous le masque froid des ondes déployées,
    De blonds rêves déçus, d’illusions noyées,
    Où l’Espoir vainement mire ses astres d’or.
    Emile Nelligan..je crois..

    Comment by beatrix — 31 décembre 2007 @ 10:42

  2. Bonne traversée vers l’an neuf !

    Comment by L'Oeil Vagabond — 31 décembre 2007 @ 11:48

  3. Jean pris Oriane dans ses bras et lui murmura à l’oreille : pourquoi ne pas profiter de ce temps magnifique pour faire un tour en barque avec nos livres ? Qu’en penses-tu ma chérie ? Orianne accepta car elle adorait passer ses journées à lire et surtout avec son amoureux.

    Jean pris les rames et la barque glissa doucement au fil de l’eau. C’était une journée d’été idyllique, ni trop chaude ni trop fraîche. Une journée harmonieuse. Jean ramait, ils ne se parlaient pas beaucoup mais leurs regards en disaient long sur leurs sentiments.

    Arrivés sous quelques feuillages, Jean cala la barque et tous deux regardèrent ce splendide plan d’eau, les rivages accueillants et écoutèrent le chant des oiseaux. Jean entoura de son bras les épaules de sa fiancée et lui donna un baiser. Quel bonheur d’être là tous les deux dit-elle tout doucement de peur de casser cet instant magique.

    Jean prit son livre. Ma chérie, écoute ce beau poème de Louis Aragon,

    Que ce soit dimanche ou lundi
    Soir ou matin minuit midi
    Dans l’enfer ou le paradis
    Les amours aux amours ressemblent
    C’était hier que je t’ai dit
    Nous dormirons ensemble

    C’était hier et c’est demain
    Je n’ai plus que toi de chemin
    J’ai mis mon coeur entre tes mains
    Avec le tien comme il va l’amble
    Tout ce qu’il a de temps humain
    Nous dormirons ensemble

    Mon amour ce qui fut sera
    Le ciel est sur nous comme un drap
    J’ai refermé sur toi mes bras
    Et tant je t’aime que j’en tremble
    Aussi longtemps que tu voudras
    Nous dormirons ensemble

    Comment by Denise Rossetti — 2 janvier 2008 @ 6:15

  4. Comme chaque dimanche, il venait la chercher l’après-midi pour aller se promener avec elle en bateau sur le lac du jardin municipal.

    Marta était dans un internat pour enfants en difficulté sociale, comme on dit. Elle avait fui la maison de ses parents un soir parce qu’elle rêvait de devenir une star comme celles qu’on voit chaque soir à la télé. Les études étaient devenues un poids qu’elle jugeait insurmontable. Les discussions avec sa maman et ses frères avaient fini par avoir raison d’elle. Un soir, après une dernière discussion avec sa mère, elle a décidé de partir. Elle était certaine qu’elle arriverait à être une star, comme toutes les autres, et qu’elle deviendrait l’orgueil de toute sa famille.

    Elle avait traversé des chemins dont elle ne soupçonnait pas l’existence et sans jamais devenir la star qu’elle rêvait d’être.

    Elle avait rencontré la drogue. La prostitution. La solitude. La honte. Le désespoir …

    Un jour, ses parents ont été invités à se présenter dans le Commissariat central pour répondre des actes de Marta.

    Elle était devenue la honte de la famille. Le qu’en-dira-t-on a pris le pas sur l’amour. Sa mère n’a plus voulu la voir. Ses sœurs non plus.

    Marta s’est trouvée perdue, sans rien, sans rêves, et sans ceux qu’elle voulait éblouir et pour qui elle voulait exister autrement que dans l’image que les autres lui renvoyaient d’elle-même.

    Elle réapprenait a vivre dans cette école qu’on dit pour des enfants en difficulté …

    Son papa venait la chercher chaque dimanche parce qu’il aimait l’emmener au jardin municipal pour une promenade en bateau.

    Puis, il se plaisait à arrêter la petite embarcation à l’ombre des vieux arbres pour lui lire quelques textes de poésie.

    Puis il la ramenait, par la main, à la fin de la journée. La laissait devant le portail avec la promesse souriante de revenir le dimanche suivant. À la même heure.

    Et puis, il s’en allait les larmes aux yeux …

    Comment by Armando — 2 janvier 2008 @ 13:54

  5. J’attendais ce moment
    avec tellement d’impatience, Maria!
    Et je me demandais quand
    nous pourrions être enfin seuls.
    Vous avez eu une très bonne idée
    de me faire ramer jusqu’ici.
    Nous sommes tranquilles,
    Vous et moi, juste nous deux,
    à l’abri d’oreilles indiscrètes.
    Enveloppés des feuillages
    qui retiennent la barque
    et de l’eau claire qui clapote
    en nous berçant doucement,
    je peux enfin vous révéler mon secret.

    Maintenant que nous sommes arrimés;
    Permettez-moi de vous lire
    ma déclaration d’amour.
    Avec le support de vos précieux conseils,
    j’éviterai sûrement quelques gaffes.
    Je ne supporterais pas qu’Évelyne,votre soeur,
    soit choquée par trop d’emportements.
    Je suis fou d’elle depuis si longtemps!

    Flairjoy

    Comment by Flairjoy — 5 janvier 2008 @ 5:21

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