En vos mots 346
Il a sorti son grand livre afin de préparer une potion magique. Ou un sirop. À vous de nous raconter ce que propose cette scène imaginée par Norman Rockwell. De plonger dans vos souvenirs pour nous parler du pharmacien de votre enfance. Ou de devenir pharmacien le temps d’une histoire inventée de toutes pièces.
C’est ce que propose la catégorie En vos mots que vous animez dimanche après dimanche depuis plus de six ans en écrivant un texte à partir d’une toile, lequel n’est dévoilé que le dimanche suivant au moment du nouvel accrochage.
Au plaisir de vous lire, envosmotistes aguerris ou de passage!
Si j’osais…que de souvenirs !
Comment by Lilas — 26 novembre 2013 @ 3:02
La guerre était finie depuis un an, mais chez le petit Léon, c’était encore le pain noir et les rutabagas. Et quand on était malade, on n’allait pas chez le médecin: on passait chez monsieur Albert, le pharmacien de la rue Haute. Il vous posait son diagnostic sans demander d’argent et vous fabriquait sur place la potion ou le comprimé salvateurs.
Avec, en prime, quelques bâtons de réglisse ou des pastilles à la menthe.
Alors, même si petit Léon, depuis le passage des Américains, préférait le chewing-gum à tout autre friandise, il ressortait de la pharmacie à moitié guéri et le sourire aux lèvres.
Comment by Adrienne — 1 décembre 2013 @ 2:06
Ils se parlaient à voix haute dans la rue,
Ces pauvres gens, comme on le dit d’ordinaire
Les femmes étaient charnelles et leurs maris cocus
C’était un de ces quartiers pauvres et populaires
Tout en haut de la rue l’église où rien ne change
Un écrivain un peu maudit qui est devenu Nobel
Un monsieur efféminé, aux allures d’un ange
Et une maison fermée qu’on appelait le bordel
Il avait un cordonnier qu’on appelait le gros
Le brave Monsieur Manuel, l’épicier à crédit,
Coincé entre le boucher et un minable bistrot
Et au coin de la rue une vieille pharmacie
Où grand-père a passé tous ses dimanches
Jusqu’au dernier souffle de sa longue vie
À faire des mélanges qu’on disait étranges
Devant mon jeune regard curieux et ébloui
Et dire qu’on s’aimait sans jamais parler à l’amour
Et on discutait sans craindre le vocabulaire
La vie tissait inlassablement le fil de mes jours
Dans ce quartier qu’on dit pauvre et populaire
Comment by Armando — 1 décembre 2013 @ 6:01