En vos mots 343
Iront-ils, chacun dans sa direction, sans jamais se rencontrer? S’arrêtera-t-il pour lui demander ce qu’elle lit? Ce n’est pas à moi de vous raconter ce qui va arriver aux personnages de l’illustratrice madrilène Bianca Gomez, mais à vous. En vos mots.
Étonnez-moi. Étonnez-nous. Ce n’est que dimanche prochain que nous saurons lesquels d’entre vous auront été inspirés pour la première, la dixième ou la centième fois. Pas avant.
D’ici là, bon premier dimanche de novembre!
Deux heures du matin. Les nuages ont donné une couleur épaisse à la nuit. La lune s’en est allée vivre ailleurs. Marre du mauvais temps, surement. Je regarde par la fenêtre les soleils électriques alignés comme des sentinelles le long de la rue. Comme s’ils veillaient sur nos sommeils lourds.
Trois heures du matin. Une voix douce se promène dans ma tête avec un air connu : How many roads must a man walk down… Et cela me plait. J’ai toujours adoré cette chanson. Même avant d’en comprendre le moindre mot. Même sans savoir qui était Dylan.
Quatre heures du matin. Esperança !… Cela veut dire Espoir. Quel drôle de nom pour une fille. Solitaire et timide. Qui s’intéresse à vous parce que vous ne connaissez pas Dylan. Ni Stravinsky. Ni Albert Cohen. Et son regard attendri posé sur moi en me demandant : Mais qui connais-tu?… Comment peux-tu aimer la vie sans connaître tout cela?…
Nos deux corps ne font qu’un seule. Nos cœurs en cadence semblent espérer que la nuit suspende ses heures pour que le nouveau jour vienne tout effacer.
Tu sais on n’a pas besoin de s’aimer beaucoup. Ni de s’aimer peu. S’aimer, c’est la juste mesure des choses, m’a-t-elle lancé en se blottissant contre moi, la tête posée au creux de mon épaule. Avant de s’endormir profondément.
Cinq heures du matin. Je regarde toujours par la fenêtre ces poteaux de lumière alignés comme des soldats. Bientôt le jour qui se lève. Je me dis que, quelque part, en regardant par la fenêtre, Esperança chante toujours How many roads must a man walk down… en pensant à nous.
Comment by Armando — 10 novembre 2013 @ 4:40
Deux personnages sur des lignes parallèles,
une fille le nez dans les livres,
un garçon le nez dans les airs.
Tout à coup, passé les limites du tableau,
le garçon glisse sur une peau de banane,
la fille rit en quittant la toile.
L’artiste a oublié les lignes de fuite…
Comment by Puff — 10 novembre 2013 @ 6:35
Oh, Armando, elle me rappelle bien des souvenirs cette chanson… dans mes jeunes années, accompagnée de ma guitare je l’ai chantée bien des fois. Hélas, je ne me souviens même plus de toutes les paroles !!! Alors en anglais… même pas en rêve 🙂
Comment by Chantal — 12 novembre 2013 @ 17:09