En vos mots 307
N’auriez-vous pas envie de prendre la place de la lectrice imaginée par l’illustratrice italienne Paola Pezzotta? C’est possible. Entrez dans l’illustration le temps d’un poème, d’une nouvelle, voire d’une seule phrase, puisque cette image est à vous. Racontez-nous ce que vous ressentez. Inventez.
Tel est le concept d’En vos mots. Une image que je choisis à votre intention dimanche après dimanche depuis bientôt cinq ans. Vos textes pour la faire vivre. Pleins de tendresse, teintés d’humour, saupoudrés d’imagination.
Rendez-vous dans une semaine pour la validation en bloc des textes qui auront été déposés d’ici là.
Derrière le dense feuillage, il y avait comme un passage secret que personne n’avait jamais osé franchir. Même les plus téméraires.
Beaucoup d’histoires circulaient à propos de ce passage. Pour certains, il menait vers l’enfer. Pour d’autres, il menait vers un printemps éternel où il faisait bon vivre jusqu’à la fin des temps. Pour d’autres, aussi éloquents qu’ignorants, un monstre terrifiant et méchant se trouverait au bout du chemin pour veiller sur cet au delà inconnu qui faisait tant fantasmer petits et grands.
Ne sachant rien du tout, je me découvrais quelquefois en train d’offrir des croyances à mon imagination, avec cette volonté d’aller combattre des monstres inconnus, pour la gloire de la belle princesse qui partageait les bancs de mon école et les rires dus à mes pitreries.
Un soir, j’avais sept ans, vaincu par le sommeil d’une nuit étoilée, je me suis décidé, armé de mon courage, à braver l’inconnu et à franchir l’interminable passage secret où je n’ai rencontré ni de monstres ni d’enfers, sauf que, au fur et à mesure que j’avançais dans le tunnel je grandissais. Lorsque je suis arrivé au bout de mon chemin, je l’ai aussitôt reconnue, endormie paisiblement, la belle princesse de mon école. Celle à qui je n’avais pas encore osé dire « je t’aime! »
Comment by Armando — 24 février 2013 @ 9:05
SOFA-MORPHOSE
Depuis le temps que tu dormais dans la chambre,
que connaissais-tu des images
du soleil ? Tout à coup sur l’écran de ce mur les premiers reflets.
Jeune femme, dans ce pays tout éclairé :
Le rêve dit le temps d’une bien belle chose et les animaux qui errent sur les couleurs stridentes. Celles qui tirent des traits d’encre dans l’espace, dans tous les coins de la nuit calme, s’espaçant comme les doigts d’une main, comme les branches de l’Arbre, comme l’absence du jour sous les blancs de l’horloge ;
mais le bonheur de l’homme et de la femme s’y assemble en oblique,
et dans ton esprit il y a comme de gros poissons de paresse,
des oiseaux chamarrés, colorés, attentifs, des papillons déployés
sur des pierres vermeilles, il y a comme des joueurs de flute, essoufflés, des étoiles spiralées jaillissant en mille cristaux de lune,
et des fleurs carnivores déroulant leurs langues de serpent, il n’y en a pas…
Cavalier
Comment by Cavalier — 26 février 2013 @ 12:05
SUR LE REPOSOIR DE MES NUITS BLANCHES
Pieds de nez, pieds de lit, mes rêves bien au chaud,
Je ne les ai point vus durant ces insomnies,
Aux cent diables vauverts, aux mille gémonies,
C’est ici, aussi vain qu’un vieux sommier à eau…
Petits pois de Princesse et lattes sans écho,
Comptages de moutons aux laines dégarnies
N’apportent que fureurs, colères démunies
Sur tous ces cauchemars planqués sous mon cerveau…
Je n’arrive à dormir, c’est cela qui résonne !
Mes draps sont trop serrés, ils me bloquent toujours,
Tourne et tourne mon corps sous ma tête à rebours…
Tonne et tonne ma voix : Nom d’un petit bonhomme !
Houf… enfin je somnole… Alors que patatrac !
Là encore je gis, coincé par mon clic-clac…
🙂
Comment by Ffup de Bretagne — 2 mars 2013 @ 4:39
Anne-Lise était la reine du baby-sitting.
– Je vous lis une histoire, dit-elle aux deux gamins, et puis au dodo!
Ainsi fut dit, ainsi fut fait.
Mais qui s’endormit? Ce fut Anne-Lise.
Et pendant qu’elle rêvait de fées et de Princes Charmants, les deux garnements en avaient profité pour redécorer les murs
Comment by Adrienne — 3 mars 2013 @ 13:00