Lali

3 avril 2011

En vos mots 208

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

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Une fois de plus, une fois encore, j’ai accroché à votre intention une toile, laquelle restera muette jusqu’à dimanche prochain puisque c’est à ce moment que je validerai tous les commentaires d’un seul coup afin que chacun puisse y aller de sa prose ou de ses rimes sans connaître les écrits des autres participants.

La toile de l’artiste canadienne Ruth A. Drieger est à vous. À vos histoires, vos personnages, votre sensibilité, votre humour, vos mots. Puisse-t-elle vous inspirer!

En attendant de le savoir, bon dimanche et bonne semaine à tous!

12 commentaires »

  1. Je crois que j’ai tant rêvé de ces mondes perdus quelque part à des milliers de kilomètres. Comme une soif de voyage. Une envie de découvertes. Un monde nouveau. Différent de celui que mes pas connaissent chaque jour depuis toujours.

    Des nuits entières, j’ai rêvé mille fois de ce lieu perdu où le parfum et la couleur des choses frissonne au vent de mes pensées perdues. Heureuses et libres. Dans un cœur rempli de joie de vivre ailleurs. Autre chose. Le goût de ne plus être le fils de ce lieu fade et anonyme où les gens naissent et meurent sans laisser rien d’autre que le souvenir de leur passage en héritage.

    J’avais arpenté dès l’aube les rues de la vieille cité, perdu dans le bruit des enfants qui courent dans tous les sens, comme des groupes d’oiseaux en liberté prenant leurs rires pour seul avenir et le ciel bleu pour seul royaume, frappé par un soleil sans pitié.

    Dans ce coin égaré du monde où tout m’émerveillait, je suis entré chez un marchand de mille choses avec la curiosité des hommes qui viennent d’ailleurs et qui semblent tout découvrir. Il y avait du café et de la nourriture. Des gâteaux secs. De l’alcool. Des souvenirs de toutes sortes. Des couteaux. Des chaussures. Des cartes postales vieillies qui avaient perdu leur éclat. Puis en arrière-boutique des livres s’entassaient, servant de lit à la poussière du temps. C’est là que j’ai découvert Le voyage à Lisbonne d’un homme sans destin. D’abord la surprise de trouver ce livre dans une langue qui m’était familière, puis celle de son prix. Un dollar. Je me rappelle m’être demandé comment ce livre avait pu arriver là, sans toutefois m’attarder plus que cela sur cette question.

    C’est à l’heure où le soleil se fait bourreau que je me suis assis à l’ombre pour m’offrir un peu de repos et parcourir ma trouvaille. Que pouvait bien dire cet homme sans destin de Lisbonne? Ma Lisbonne.

    Son écriture avait le souci du détail. Comme ces dentelles qu’on regarde de près. Elle était belle et radieuse. Dans ses mots je sentais chanter le murmure des matins de ma ville quand le soleil caresse les rues somnolentes. J’entendais la plainte matinale du tramway, lorsqu’il monte vers le Chiado encore désert et croise sans un regard Pessoa et puis Camões, avant de s’engouffrer, fier, dans le haut de la ville. L’odeur du café au lait cogne contre les murmures des premières promesses du jour. J’entends des voix et puis les pas des filles parfumées de désir avec leurs robes qui laissent deviner tous les secrets de leur corps. Mon regard s’attarde. Mon esprit s’égare.

    Je regarde le ciel. Il fait toujours chaud. J’ai soif. Autour de moi, les rues sont désertes. À cette heure de l’après-midi il y a comme un presque silence. On dirait que la vie suspend son cours pour quelques heures. Je suis là. Seul. Soudain Lisbonne me manque. Et voilà que je me mets à rêver de voyage.

    Comment by Armando — 4 avril 2011 @ 18:29

  2. Au mois de mars, Marc est parti pour six mois à Vérone pour ses études d’architecture. C’est un passionné de l’art. Pour payer sa chambre, il travaille le soir comme serveur dans un café pittoresque que tout Vérone connaît. Les clients l’apprécient et lui laissent de bons pourboires. Une partie de son argent est utilisé pour ses cours et une autre partie pour les livres. Il ne sort jamais sans un ou deux livres sur lui. C’est sa deuxième passion.

    Le week-end, il en profite pour visiter la ville qu’il trouve merveilleuse et aime flâner le long du fleuve Adige. Il trouve que Vérone est une ville attachante et se promet d’y revenir une fois ses études terminées. Il y a tant à voir à Vérone et les environs. Pour Marc, c’est le paradis.

    Aujourd’hui, après avoir marché plusieurs kilomètres sous la chaleur et sur les pavés brûlants, il trouve un coin d’ombre et s’assied sur une marche d’escalier. Bien sûr, il aurait préféré s’installer à une jolie terrasse de café et prendre un rafraîchissement mais Marc sait qu’il doit faire des économies. De son sac en bandoulière, il sort un livre de poèmes qu’il affectionne particulièrement et lu le très beau poème de Julien Bouchard-Madrelle,

    Les martinets

    A ma Grand-Mère Rémonde

    J’aime à vous écouter, allègres martinets
    Qui sous l’astre estival voltigez tels des flèches,
    Chassant les moucherons sans vous lasser jamais,
    Voyageurs qui venez des vastes plaines sèches !

    Vous frôlez le clocher de l’église et vos cris
    Sur les murs de la place ont partout un écho !
    Coursiers de la nue, votre vue me ravit !
    Qu’importe le soleil qui me donne si chaud !

    J’aimerais tant vous suivre en vos courses fébriles,
    Voler au ras des flots, changer de cap, d’un coup,
    Égayer avec vous les rues des grandes villes,
    Franchir les orages aux superbes courroux !

    Votre cri m’a toujours fait songer aux beaux jours,
    Aux beaux mois de l’été qui voient mûrir les blés
    – fenaisons et moissons, apogée des amours –
    Votre cri m’est beaucoup et il vient me parler :
    Il me parle des soirs si doux de la Provence,
    Quand on sort pour goûter la fraîcheur retrouvée ;
    Il vient me rappeler les jours clairs de l’enfance,
    Car tout jeune déjà je vous ai observés !
    Il me parle sans fin des joies matutinales
    Qu’en vacances je goûte en ouvrant les volets :
    Je m’éveille et vous vois, dans le jour encor pâle,
    Et, naïf, je m’exclame : « Salut les martinets ! »

    Vous êtes les amis de mes vastes transports !
    Il me semble parfois deviner sur vos ailes
    Mes pensées qui s’égaient, s’agrippent à vos corps
    Et vivant avec vous, chantent des ritournelles !

    Et l’hiver quand je songe à votre cri si vif,
    Je crois alors sentir le doux parfum des roses ;
    Je pense à la nature en ses beaux jours festifs !
    Alors dans mon esprit le bel été explose !

    Marc est un amoureux de l’architecture, de la nature et les poèmes sont pour lui source de bonheur.

    Comment by Denise — 8 avril 2011 @ 15:53

  3. Tu rêvais de l’Italie,
    Pas de temps pour ces folies !
    Tu rêvais de Rome en été,
    Je ne voulais pas y aller
    Tu te voyais au Colisée
    Je t’ai laissé me quitter…

    Comment by Les Héphémères — 9 avril 2011 @ 5:55

  4. RECHERCHE EN COURS…

    Catalogue : descriptif et historique de la galerie royale des Uffizi
    Page 7 : règlements pour les artistes
    Urgence : appui du consul pour la gratuité de l’admission
    Envie : voir la Vénus de Medicis
    Lieu : La galerie des Offices
    Traduction : Uffizi veut dire offices
    Pensée : « Je suis au bon endroit! »
    Ambition : être modèle vivant
    Raison de la visite de la galerie : étude de poses.
    Curriculum : – modèle pour Ruth A. Driedger pendant son voyage à Florence
    – muse pour les écrivains du dimanche chez Lali

    Comment by Flairjoy — 9 avril 2011 @ 8:52

  5. Volare, oh, oh…
    Demain, je prends l’avion et je vais rejoindre Paolo à Rome.

    Volare… oh, oh!…
    cantare… oh, oh, oh, oh!

    Demain, trois jours pour enfin visiter Rome… Evidemment c’est court, trois jours, mais grâce à Paolo je découvrirai la Rome antique, le forum romain, le Colisée, l’arc de Constantin, la Piazza Navona, Campo di Fiori…
    Bien sûr ne pas oublier la Chapelle Sixtine. Mais par dessus tout, visiter la Villa Borghese, son parc et son musée . Un peu plus loin, la Villa Julia (musée étrusque). Voir, alors, de mes yeux le sarcophage étrusque du fameux couple du “Sourire étrusque” personnage central du roman du José Luis Sampedro. Ah oui, il y a aussi Ostia Antica, qui est, paraît-il, un havre de paix, rouge par les briques des vestiges,. J’ai demandé à Paolo de visiter la Villa d’Este et ses jardins grandioses, aux fontaines et bassins fantastiques. J’en rêve depuis si longtemps…
    Je n’en dormirai pas cette nuit tant je suis impatiente, et puis après tout, si je ne rentrais pas après….
    Volare… oh, oh!…
    cantare… oh, oh, oh, oh!
    nel blu, dipinto di blu
    felice di stare lassù.

    nel blu, dipinto di blu
    felice di stare lassù.

    http://www.youtube.com/watch?v=Z-DVi0ugelc

    Comment by LOU — 9 avril 2011 @ 15:00

  6. « Les grands voyages ont ceci de merveilleux que leur enchantement commence avant le départ même.
    On ouvre les atlas, on rêve sur les cartes. On répète les noms magnifiques des villes inconnues… » Joseph Kessel

    Dans un décor de théâtre
    Évasion au fil des mots
    Restera-t-il là à rêver
    Juste dans les pages
    Ou prendra t-il la route…

    «  »Le voyage est une espèce de porte par où l’on sort de la réalité comme pour pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble un rêve. » Guy de Maupassant

    Comment by Chantal — 10 avril 2011 @ 6:49

  7. Je connais un proverbe africain qui dit: Pépé est doux comme du coton.
    Comment ça je me suis trompé de billet?…

    Comment by Pépé — 10 avril 2011 @ 8:22

  8. Je passe vous lire 😉

    Comment by Chris — 10 avril 2011 @ 12:19

  9. Excusez-moi Pépé, mais je peux avoir un éclaircissement car je ne comprends pas ce que vient faire là le coton ? Sinon, je préfère doux comme de la soie et puis il y a plusieurs stades dans le coton avant qu’un jour il ne devienne doux et fin…

    Comment by LOU — 10 avril 2011 @ 14:08

  10. Après une rentrée de dimanche un peu tardive, je suis venu lire vos mots. Comme à chaque fois, je vous lis et je suis très heureuse. Cela aide à passer une bonne semaine et rien ne m’empêche de les relire un autre jour 🙂 Merci Lali pour tout ce que tu nous offres.

    Mes amitiés et bisous à vous tous 🙂

    Comment by Denise — 10 avril 2011 @ 14:56

  11. En voilà un beau voyage au fil des mots, entre Lisbonne, Vérone, Rome, Florence.. et grâce à vous, de beaux souvenirs qui ont ressurgi et des envies de voyage… aussi. Merci à tous! Un beau rendez-vous où l’imagination des Envomotistes me surprend toujours, autant par l’originalité des textes que par la sensibilité de chacun.

    Comment by Chantal — 10 avril 2011 @ 17:21

  12. Vraiment du grand art..:-))
    Je suis admirative…
    Merci à tous et à Lali en particulier..

    Comment by Mathilde — 11 avril 2011 @ 12:07

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