En vos mots 2
Une semaine depuis ce dimanche où est née la catégorie En vos mots. Et la seule chose que je puisse dire est MERCI. Merci d’avoir joué le jeu, d’avoir patienté toute une semaine afin que ceux qui ont eu envie de le faire puissent écrire sans se laisser influencer par ce que les autres ont écrit. Et aussi merci d’être là.
Et du coup, il est maintenant l’heure de lire ce que la toile d’Isaac de Jouderville vous a inspiré et de de vous laisser séduire par celle de Kirsten Soderlind. Elle est à vous.
En vos mots, c’est cette catégorie qui ne m’appartient pas. C’est cette place que chaque dimanche je tiens à vous donner pour que vous, lecteurs et lectrices puissiez parler aussi.
À vous, donc. Place à ce que vous aurez envie de dire, d’imaginer, de partager. Vous avez une semaine devant vous.
Il commençait toutes ses lettres par « mes chéries », comme s’il écrivait une lettre pour deux. Il avait cette douce folie de parler au pluriel chaque fois qu’il écrivait aux femmes de sa vie, comme il se plaisait à le dire.
C’était pour elles qu’il était parti, un matin froid de Janvier, vers le pays de la liberté. Ce pays qu’il décrivait avec autant de passion et de tendresse a chacune de ses lettres qu’il adresse en papier parfumé d’espoir à « ses chéries ».
Il leur dit qu’il aurait bientôt son atelier et qu’il pourra s’installer à son propre compte comme luthier . Et puis qu’elles viendraient le rejoindre, comme prévue. Et qu’ils seront ensemble et heureux pour toujours, comme ils l’ont rêve d’être.
Elles aimeraient qu’il leur parle un peu de ses journées, s’il mange à sa faim, s’il est malade, qui s’occupe de lui. Enfin, toutes ces petites choses que préoccupent l’esprit toujours inquiét d’une mère et sa fille.
Mais il ne leur parlait que d’espoir, de lendemains de bonheur, de jardins remplis d’enfants qui rient aux éclats et qui jouent sans soucis sous le regard béat de bonheur de leurs parents.
Il ne leur parlait que des chanteurs de rue, des musiciens fous, des poètes fougueux, des noms dont elles n’avaient jamais entendu parler : Rimbaud, Voltaire, Sand, Apollinaire, Hugo.
Et elles se laissent bercer de plaisir à la lecture de ses récits pleins de joie, tendresse et bonheur . Et elles savourent avec apétit jusqu’à la dernière ligne. Jusqu’au moment où il leur dit : « A bientôt mes chéries, je vous aime et je vous embrasse tendrement. Très tendrement ».
Comment by Armando — 22 avril 2007 @ 12:37
Elle est arrivée ! La première lettre de Paula, 19 ans, partie toute seule en Egypte avec pour seule bagage un diplôme d’institutrice , un violon et le diplôme qui va avec. Sacrée Paula, sacrée soeurette, elle l’avait toujours dit: partir, partir , pour ne pas devoir vivre le triste sort d’une femme, qui ,trop intelligente, n’aurait jamais eu, même dans le milieu bourgois dont elle était issue, l’occasion d’être d’accord avec sa propre vie….
Paula, plus tard, est sorti indemne de deux naufrages, à été la première femme à mettre le pied sur le Pôle Nord, est devenue prof de danse à 50 ans et 150 kg ,à survécu à ses soeurs, Robertine au regard triste,triste et Marie ( qui elles ne sont pas parties) ;;;; Elle nous racontait tous les mercredis, dans sa chambre dans sa maison du béguinage de Gand, les histoires de ces voyages, les contes qu’elle avait ramenés de pays lointains.Elle nous ouvrait les yeux, nous apprenais d’autres façon de percevoir le monde, elle nous ouvrait AU monde.Le tout accompagné de beaucoup,beaucoup d’humour…..C’était ma grande-tante, un vrai cadeau de la vie….
Comment by cath — 22 avril 2007 @ 17:36
TAMBOUILLEUSES
Les lectrices sont comme des épouilleuses
Cherchant le filigrane d’or
Au milieu des lettres éparses
D’un feuillet translucide
Elles peignent du regard
Les contours d’un rêve
Recette de cuisine ou d’alambic
Dont les proportions sont secrètes
Mais dont la saveur a toujours
La finesse de leur tour de reins
Comment by gmc — 23 avril 2007 @ 2:38
La lettre anonyme
Aucun nom, aucune signature
Ne dévoile l’auteur de cette lettre d’amour.
Je ne reconnais pas cette belle écriture
En volutes cambrées, un ancien alphabet,
À la plume fontaine, tout en fioritures.
Mais je ne peux traduire car tout est en anglais!
Comment sais-tu alors qu’elle parle d’amour?
Parce qu’elle était calée derrière une peinture
Dans le boudoir de notre chère maman.
« La danse à Bougival » du peintre Renoir
Cachait son secret. C’est très excitant!
Et puis le mot « love » est écrit à plusieurs endroits;
Et je sais qu’il veut dire « amour » sans aucune équivoque.
Mais pourquoi l’Anglais n’a-t-il pas signé sa lettre ?
Par lâcheté peut-être au cas où papa la trouverait.
Et puis, qui te dis que ce n’est pas maman qui l’a écrite?
Une lettre fictive pour un amant imaginaire?
Cela se peut mais j’aime mieux l’idée d’une histoire romantique.
Et cela ne te dérange pas que maman ait eu une aventure?
Toi qui poses tant de questions, puis-je t’en poser une?
Bien sûr Margot!
D’où te viennent tes cheveux roux ma chère Betty?
Flairjoy
Comment by Flairjoy — 23 avril 2007 @ 6:42
La jeune fille est tellement heureuse d’avoir reçu une deuxième proposition de « prise de voix » sur un de tes billets, Lali, qu’elle veut partager son émotion et demande à sa grande soeur de relire la demande écrite en manuscrit de ta main. Relisant les mots au dessus de l’épaule de sa soeur bien aimée, elle trépigne d’impatience à l’idée de se remettre à écrire…
ou le partage d’une émotion…
Comment by VanessaV — 23 avril 2007 @ 9:32
Bonjour à tous,
La lectrice, la mère certainement, a ses lèvres suspendues sur chacun des mots de la lettre qu’elle vient de recevoir. Toutes ces phrases sont lues intensément de peur qu’elles ne s’envolent et sa fille lisant par dessus ses épaules a un doux sourire. Un sourire de contentement car ce sont de bonnes nouvelles.
Il y avait un certain temps qu’elles n’avaient pas reçu de nouvelles de l’époux, du père parti très loin travailler.
La jeune fille se sent rassurée mais sa mère a de la peine à réaliser que son époux va bientôt rentrer. Il termine sa missive en leur disant, mon retour est pour bientôt, près de vous. Je pense très fort à vous et je vous embrasse.
Bien amicalement
Denise
Comment by Denise — 25 avril 2007 @ 11:37
Jeanne. Viens vite. Ecoute, je te lis. Ce sont de superbes nouvelles que celles-ci. Incroyable ! Charly nous annonce sa venue et devine ? Regarde cette façon qu il a de tourner ces phrases. Pareil a lui-même, toujours gai. Tiens ! Mais… que nous annonce t il donc ? Lui, ce vieux célibataire a trouvé sa perle. Te rends-tu compte ? Quelle joie ! Nous n’avons plus une minute à perdre, Jeanne. Nous lui préparerons pour sa venue et celle de sa dame une fête gigantesque. Il y a si longtemps qu il n’ est venu . Quelle joie !!!
Comment by carine — 27 avril 2007 @ 1:50
Tu m’a blessé mon amie…
Emily ne lit pas, elle dissèque, évalue, soupèse. Chaque phrase, chaque mot, elle le tourne et le retourne comme une pépite. L’or de la lettre. Derrière elle, Jenny, sa sœur, son ombre. Légèrement penchée sur elle, pour arranger sa coiffure. Et grappiller quelques mots par dessus son épaule. Jenny rassemble les boucles rebelles, tire sur le duvet blond à la naissance du cou. Par à-coups, comme un oiseau qui donne des coups de bec. Mais Emily n’entend rien, ne sent rien. Tout au plus un picotement sur la nuque. Droite sur sa chaise, rivée à son courrier, les yeux fixes, elle lit. Tandis que Jenny s’interroge. Qu’écrit cet homme à sa sœur ? Lui écrira-t-on pareilles choses un jour ?
Elle reste suspendue à ces questions quand la phrase, incroyable, surgit sous ses yeux. A-t-elle rêvé ? Elle se rapproche lentement, s’incline avec grâce vers l’écriture aux volutes noires, le regard envoûté. Non, elle a bien lu. « Tu m’as blessé mon amie, avec un seul des cheveux de ta nuque ». Un cheveu, un seul cheveu ! Alors elle tire dessus d’un coup sec. Sa sœur pousse un cri, sort de sa rêverie. Et toutes deux rient, rient de concert, rient à n’en plus finir. Elles se sont compris.
Comment by Vesuvio — 27 avril 2007 @ 5:01
Tu l’attendais depuis longtemps cette lettre.
J’en suis heureuse pour toi, mais pourras-tu me la faire lire ?
Je suis impatiente, tu sais combien je souhaite ton bonheur.
Va-t-il revenir de ces pays lointains ?
Sait-il combien tu l’attends ? Comment à chaque seconde il est dans ton coeur ?
Je sais que c’est un homme et hélas ceux-ci manque souvent de sensibilité.
Non je ne suis pas sévère, tu le sais tout comme moi.
Pourtant, quelque chose me dit qu’il t’aime et qu’il lui presse de te retrouver.
De te serrer dans ses bras rugueux d’homme de la mer.
Lis-tu dans ses lignes l’impatience ?
Ne perçois-tu pas un léger tremblement dans son écriture ?
Ses mots sont-ils choisis ?
Oh ! tant de questions ! Comment fais-tu pour être aussi calme.
Oui, je le sais tu es sûr de son amour.
Les mots qui enflamment ton visage te le disent, te le crient.
Oh ! Vite ! Fais-moi lire cette lettre
Comment by motpassant — 27 avril 2007 @ 8:55
-ça y est ils sont arrivés et l’installation s’est bien passée. Il aime vraiment beaucoup cette maison. De leur chambre, ils voient la mer…Le bébé a bien dormi pour cette première nuit dans une maison qu’il ne connaissait pas. Ce matin, par la fenêtre, il regardait les mouettes voler. Cela le faisait rire aux éclats…
-Tu vois Maman ? je te l’avais dit que tout se passerait bien. Cette lettre respire le bonheur. Je suis heureuse pour eux.
Comment by Bellesahi — 28 avril 2007 @ 3:20
C’est passionnant de lire toutes ces interprétations sur une même image! Chacun se dit à sa façon sans aucune discussion. Se dire et se lire n’est-ce pas la plus belle façon de communiquer?
Merci à tous , vous me faites passer de beaux moments!
Flairjoy
Comment by Flairjoy — 29 avril 2007 @ 10:14
Que des bonheurs de lecture vécus au gré des mots chaque fois uniques et autenthiques.
Merci a tous.
Comment by armando — 30 avril 2007 @ 4:34