En vos mots 13
Et si pour le plaisir, ou le défi, nous nous aventurions là où ne sommes pas encore allés ? Et si, grâce à la Marie-Madeleine peinte par El Greco, nous visitions la peinture religieuse dans laquelle nous retrouvons de nombreux personnages lisant, pour la plupart des saints ou des personnages bibliques?
Qu’a-t-elle à nous raconter ? À qui appartient ce crâne ? Que fait-il là? Et à quelle page le livre est-il ouvert ? Toutes les avenues nous sont permises, même celles de modifier ce que nous savons de la vie de Marie-Madeleine. Même celle d’oublier que c’est elle et de nous livrer ce que VOUS voyez, vous, dans ce tableau du XVIIe siècle.
Il n’y a pas de règles ici, juste des toiles et des mots. Et derrière les mots, votre inspiration.
La toile est à vous. Bonne semaine d’écriture!
Comme j’aime à lire et relire ce texte, le trouves-tu beau aussi ?
Bonne journée
Marie-Madeleine
by Dalida
Un homme s’est levé à l’est du soleil
Un homme s’est levé le monde n’est plus pareil
A tous les coins des rues
C’est comme un air de fête
Des millions d’inconnus vont relever la tête
Les cloches des églises réveillent les étoiles
La peur n’est plus de mise au pied des cathédrales
Sous les yeux étonnés des puissants de la terre
Un homme est revenu après deux millénaires
Marie Madeleine lève-toi
Toi qui l’aimais toi tu le reconnaîtras
Va sans tarder prévenir tous ses frères
Jean et Mathieu et surtout Simon-Pierre
Marie Madeleine réveille-toi
Tout comme hier il vient te tendre les bras
Et mettre fin à la folie des rois
Marie Madeleine souviens-toi
Un homme s’est levé et soudain dans la nuit
Le Mont des Oliviers est au cœur de Paris
Il a mis sans violence à quelques pas de nous
Par sa seule patience des armées à genoux
Déjà sur son passage New-York et Betléhem
Ne sont plus qu’un village le jourdain c’est la seine
Personne n’y croyait plus à l’homme de Nazareth
Le voici revenu reprendre sa planète
Marie Madeleine lève-toi
Toi qui l’aimais toi tu le reconnaîtras
Va sans tarder prévenir tous ses frères
Jean et Mathieu et surtout Simon-Pierre
Marie Madeleine réveille-toi
Tout comme hier il vient te tendre les bras
Et mettre fin à la folie des rois
Marie Madeleine souviens-toi
Marie Madeleine réveille-toi
Toi qui l’attendais depuis longtemps déjà
Même si la terre à nouveau l’abandonne
Va retrouver et ton Dieu et ton homme
Marie Madeleine réveille-toi
Il est revenu aussi fort qu’autrefois
Et jamais rien ne te le reprendra
Marie Madeleine lève-toi
Marie Madeleine il est là
Comment by Phil le Québelgeois — 11 juillet 2007 @ 6:15
POURQUOI MOI?
Madeleine, ô Marie!
Quelle faute as-tu donc commise?
De quel péché t’accuse-t-on
Pour te peindre ainsi repentante
Avec la mort au bout des doigts?
Qui a-t-on offensé quand on a aimé?
Perfides et sournois sont
Tous ces entremetteurs de bonnes moeurs,
Tous ces pourvoyeurs de chasteté,
Tous ces prêcheurs de continence,
Toutes ces punaises de sacristie,
Tous ces purs, ces propres et ces vertueux
Qui te somment de te convertir
À une vie pudique, innocente et soumise
À une vie sans volupté,
À une fade et sainte vie
Où la beauté de ton corps
Ne leur rappellera plus
Qu’ils sont impuissants!
Leur mépris et leur dédain n’ont d’égal
Que leur jalousie maladive!
Pourquoi t’avilissent-ils
Au rang de pénitente?
Toi qui, si généreusement,
Leur offres tes attraits.
Parce qu’ils sont veules et laids?
Parce que dans l’amour et la beauté,
Ils ne voient que le vice?
Non!
Ils utilisent ton repentir
Pour jouir
De leur unique pouvoir!
Et plus encore!
Ils t’ont mis à l’index
Parce que tu leur fais envie
Et que ton sein nu
Hante leurs nuits sataniques!
Flairjoy
Comment by Flairjoy — 11 juillet 2007 @ 14:06
Je vois une belle toile surrealiste et une Marie-Madeleine vêtue d’une robe très délicate. Avec son air dans le vague, elle pense peut-être « mais que fais-je là avec ce crâne sur mon livre » ? J’imagine que l’on pourrait raconter beaucoup sur Marie-Madeleine. il y a tellement d’interprétation.
Comment by Denise Rossetti — 13 juillet 2007 @ 16:31
Je me souviens qu’elle habitait seule, plus bas, là où il avait une rivière pleine de poissons. Aujourd’hui il ne reste qu’un chemin caillouteux et plein de poussière rougeâtre.
Marie était une très belle femme. Harmonieuse. Appétissante. Sensuelle. Mais triste.
Elle avait un regard froid qui l’accompagnait depuis ses 16 ans. Depuis qu’elle avait été violée par les soldats ivres de Condor. Filistos, un grand gaillard stupide, avait violé et tué sa sœur devant ses yeux.
On raconte qu’elle s’était juré de couper de ses mains la tête de Filistos. Je l’ai toujours connue, traînant un crâne dans une valise en cuir, qu’elle ouvrait de temps en temps pour lui adresser de grossiéres injures. Cela faisait rire les enfants. Les vieux la prenaient pour une folle. Les uns et les autres avaient peur d’elle.
Je travaillais à cette époque dans une petite menuiserie familiale. Chez Joseph. Un hônnete homme qui respectait mon silence et ma solitude.
Quand je me retrouvais tout seul, à la fin du jour, assis, devant le désert, comme pour mieux rêver a un autre destin, il arrivait à Marie de venir me rejoindre pour me parler de tout ce qu’elle avait sur le coeur. Je n’ai jamais su pourquoi elle m’avait choisi pour ami et confident. Je crois que ma compagnie désintéressée la soulageait de la bassesse du monde et de ses mésaventures amoureuses.
J’ai toujours trouvé en elle une fille très seule, malgré son regard perçant et sa beauté rayonnante. Dommage qu’elle s’interdisait d’être heureuse.
Elle avait était une des multiples maîtresses du fils de mon patron qui avait, comme on le dit de nos jours, un poste de commercial dans la menuiserie familiale, mais il ne s’était jamais intéressé à aider son père.
La seule chose qui l’intéressait, c’était les grands discours et la magie avec laquelle il épatait et séduisait les femmes.
Il avait séduit Marie, qui était tombée amoureuse et, puis, il l’avait presque aussitôt abandonnée, comme une conquête de plus remplacée par la conquête suivante.
Ce jour-là, Marie a été détruite pour la deuxième fois. La première avait été par la haine, la deuxième par l’amour.
Marie ne croyait plus en rien.
Elle me l’a dit, avant de devenir une marchande d’amour.
Comment by Armando — 14 juillet 2007 @ 16:51