En compagnie de Pablo Neruda 5
L’amour venait avec sa traîne de douleurs
avec son immobile et long rayon d’épines
et nous avons fermé les yeux pour que plus rien,
pour que pas une blessure ne nous sépare.
Ces larmes ne sont pas la faute de tes yeux :
cette épée ne fut pas enfoncée par tes mains :
ce chemin-là, tes pieds ne le cherchèrent pas :
la coulée du miel noir est entrée dans ton cœur.
Lorsque l’amour semblable à une immense vague
nous a brisés tous deux contre la pierre dure,
et qu’il nous a pétris ainsi qu’un seul froment
la douleur tomba sur un autre visage
ainsi dans la clarté de la saison ouverte
c’est un printemps blessé qui s’est vu consacré.
Pablo Neruda, La centaine d’amour
*choix de la lectrice de Julio Quesada Guilabert
Je lis et je médite, c’est beau et merci du partage. Béatrix
Comment by Béatrix — 14 novembre 2010 @ 7:02