Lali

26 décembre 2011

Claire Dé : la première fois il y a 30 ans

Filed under: Mes rencontres littéraires — Lali @ 19:39


(Claire Dé photographiée par Claire Dé)

À l’heure où vient de paraître Hôtel Septième-ciel et autres histoires chez Triptyque, Claire Dé se rappelle avec émotion l’année 1981 alors que paraissait sa première nouvelle dans Moebius, une revue également publiée par les éditions Triptyque.

Trente ans ont passé. C’est donc un retour aux sources pour celle qui avait reçu en 1989 le prix Stendhal de la nouvelle pour Le désir comme catastrophe naturelle et qui, dans son plus récent recueil, nous offre une entrevue imaginaire et imaginative entre une traductrice italienne et elle-même dans quelques années, puisqu’elle a situé l’action en 2018. Une entrevue fictive, mais plausible, qui donne la parole à l’écrivaine, laquelle nous entretient de sa passion pour les mots, de son amour immodéré pour les dictionnaires et de certains écrivains plus marquants que d’autres dans son parcours. Une entrevue ludique et sérieuse à la fois : ludique quand l’auteure se décrit sans ménagement et sérieuse quand il est question d’écriture. Une entrevue qui lui ressemble, qui a des similitudes avec une récente rencontre entre nous où café et caramels étaient aussi importants que ses personnages de fiction, ceux qu’elle fabrique ou ceux qu’elle raconte, ces derniers étant souvent moins fictifs qu’on peut le croire.

Celle qui a publié sa première nouvelle il y a 30 ans en revue, et dont la première publication hors du monde des revues (qu’elle n’a jamais cessé de fréquenter, ayant publié notamment dans Arcade et XYZ. La revue de la nouvelle) date de 1982, se souvient avec émotion de sa première fois. Qu’il s’agisse de sa nouvelle dans Moebius, ou du recueil de nouvelles La louve-garou, écrit en collaboration avec sa jumelle Anne Dandurand, dont la parution constituerait une deuxième « première fois », il s’agit chaque fois d’émotion. « Une première publication, c’est aussi une espèce d’accomplissement qui n’est pas une fin, mais un début; le début d’un échange », me confie-t-elle, en caressant la couverture d’Hôtel Septième-ciel et autres histoires, qui reproduit une carte postale envoyée par son père à sa mère il y a plus d’un demi-siècle.

Un échange. Un partage. Un cri. Un besoin de dire, de se dire. Je le vois bien dans ses yeux, dans ses gestes. Je le sens dans son sens du théâtre. Je le lis dans la beauté du monde qu’elle veut exprimer dans ses nouvelles.

Claire Dé. Trente ans d’écriture. « Et pourtant, c’est chaque fois la première fois. »

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