Ce que mots vous inspirent 62
La vraie paresse, c’est de se lever à six heures du matin pour avoir plus longtemps à ne rien faire. (Tristan Bernard)
Les lectrices peintes par l’artiste colombien Santiago Martinez Delgado seraient-elles en train de discuter le contenu de la phrase de Tristan Bernard, elles qui se lèvent toujours tôt non pas pour faire moins mais pour faire plus? Auront-elles quelque chose à écrire à partir de celles-ci ou vous laisseront-elles le faire?
La phrase est là pour ce que mots vous inspirent et comme chaque fois, elle restera là pendant une semaine.
À moins que vous ne préfériez vous adonner à la paresse?
Suite mercredi!
Les grandes vacances de Virginie, étudiante en médecine, arrivaient enfin ! Depuis toute petite, elle venait chez sa grand-mère au mois de janvier et pour rien au monde, elle ne voulait manquer ce rendez-vous. Il s’agissait de ses plus belles vacances. Toutes les deux se complétaient, elles avaient les mêmes goûts pour la lecture, les promenades, la musique, les musées. Elles se comprenaient à demi-mot et toutes les deux avaient le fou rire facile. La famille était heureuse de cette bonne entente !
Afin de profiter pleinement de leurs journées, elles avaient pour habitude de se lever très tôt, elles déjeunaient dans un petit salon et comme chaque année, pendant toutes les vacances, la grand-maman de Virginie prenait plaisir à lui raconter certaines étapes de sa vie. Sa petite-fille était aux anges, elle adorait les récits de sa grand-mère. Certains matins, elle lui parlait de musique, d’autres fois, elle lui montrait des albums de photos. Des photos de son mariage avec le grand-père de Virginie qui, malheureusement n’est plus là.
Mais ce matin là, sa grand-mère raconte de sa douce voix que le grand-père de Virginie écrivait beaucoup. C’était sa passion. Si tu l’avais connu, petite, tu l’aurais aimé. C’était un homme d’une très grande bonté.
Virginie écoute sa grand-mère… Tu sais ma petite, les poèmes de ton grand-père sont dans ce recueil…Lorsque j’aurais rejoins les étoiles, il sera à toi. Un voile de tristesse passa devant les yeux de Virginie mais s’estompa vite en voyant le sourire malicieux de sa grand-maman…
Un jour, ton grand-père m’a dit : écoute ma chérie comme ce poème est beau. Il n’est pas de moi, c’est Victor Hugo qui l’a écrit :
Chanson d’autrefois
Jamais elle ne raille,
Étant un calme esprit ;
Mais toujours elle rit. –
Voici des brins de mousse avec des brins de paille ;
Fauvette des roseaux,
Fais ton nid sur les eaux.
Quand sous la clarté douce
Qui sort de tes beaux yeux,
On passe, on est joyeux. –
Voici des brins de paille avec des brins de mousse ;
Martinet de l’azur,
Fais ton nid dans mon mur.
Dans l’aube avril se mire,
Et les rameaux fleuris
Sont pleins de petits cris. –
Voici de son regard, voici de son sourire,
Amour, ô doux vainqueur,
Fais ton nid dans mon coeur.
Ce poème est aussi dans ce recueil. Je l’ai gardé car c’est un souvenir !
Pour toutes les deux, les journées passaient bien trop vite ! De magnifiques journées de « bonheur ».
Comment by Denise — 6 janvier 2009 @ 15:42