Lali

31 janvier 2006

Incursion au pays de la liberté

Filed under: Qui est Lali? — Lali @ 18:04

colville

J’aime beaucoup cette toile de Colville.
Une reproduction achetée au Musée des beaux-arts de Montréal en 1984 est accrochée dans ma chambre, mon pays de la liberté, depuis que j’ai vu cette exposition.
J’aime la regarder, j’aime ce qui se dégage des bleus et cette impression de plénitude qui occupe la toile.

Je la regarde comme on contemple un rêve. Un rêve auquel j’ai longtemps aspiré, que j’ai sûrement attendu, voulu. Mais il est des tableaux dans lesquels on n’entre jamais, desquels je serai exclue. Je dis cela sans regret, car les regrets, ça ne sert à rien. Mais je sais que la complicité que je vois dans la toile d’Alex Colville, je ne la vivrai jamais avec quiconque.

Il y a trop de choses que je n’ai pas vécues à l’âge où on les vit pour les attendre et les espérer. Je n’ai aucune idée de ce que c’est de marcher dans la rue main dans la main avec quelqu’un. Je ne sais pas à quoi ça ressemble quelqu’un qui prend soin de moi alors que oui, le contraire, je sais très bien.

J’ai aimé, je sais ce que c’est. Et je me suis trompée au nom de l’amour, et oubliée. Mais il y a eu des moments magiques où le cœur a cogné si fort que quand j’y pense, je me retrouve dans le même état. Mais je ne veux plus le revivre, ni me retrouver ensorcelée. Ou prisonnière. Ni y croire toute seule.

Je sais tellement tout ce que je ne veux plus que je comprends très bien que je n’aimerai plus, que j’ai perdu ma naïveté et mes élans. Que je me suis créé un tel univers qu’il n’y a plus de place pour un homme dedans, même de passage. Que l’idée d’aller prendre un café avec l’un ou l’autre ne me dit rien. Mais rien du tout. Ce seront des heures enlevées à mes lectures, à ma musique, à mes amis. Et pourquoi faire? Me faire jauger des pieds à la tête comme de la marchandise? Me faire juger sur mes choix? Non, je n’ai vraiment pas besoin de ça.

Je regarde la toile de Colville et je me dis qu’une jeune femme de 22 ans a cru un jour pouvoir vivre cette scène. Mais c’était sans compter sur la vie qui en a fait autrement. Une vie qui l’a changée, une vie qui lui a redonné ses 17 ans, où elle ne rêvait que de voyages et d’écriture.

Je suis redevenue la citoyenne du monde que j’étais, libre et ne voulant jamais en changer. Je suis peut-être juste un peu plus cynique. Mais je ne jalouse ni n’envie aucunement le bonheur des autres, qui seraient bien malheureux de mener une vie comme la mienne.
Mais qu’on ne me dise pas que ce n’est pas normal de vivre ainsi, que l’homme est fait pour vivre par paires, que je n’ai pas trouvé le bon, et toutes les conneries du même genre.

Je ne supporte pas de partager mon lit. Je ne veux pas calquer ma vie sur celle d’un autre. Voilà plus de deux ans que je le dis, même si depuis j’ai laissé mon cœur s’ouvrir. Mais cette fois, je crois que c’est la bonne. Il est arrivé trop de choses ces derniers mois pour que je ne passe pas mon temps à réfléchir. Ce n’est pas une conclusion hâtive, mais bien mûrie. Et quiconque m’a vue à l’œuvre ces dernières semaines, voire davantage, tous ces beaux parleurs, ces spécialistes de la séduction, ces dragueurs affamés, ces imbéciles bien intentionnés, ces chercheurs en quête de sensations, tous ceux-là, auront bien compris que plus rien ne m’atteint et que je reste totalement froide aux compliments ou aux invitations.

Je préfère une soirée à bouquiner à un rendez-vous galant. Car simplement, ça ne m’amuse plus. Mais la bonne nouvelle dans tout ça, c’est que ça en amuse d’autres que moi!!

26 décembre 2005

Écrire… et ainsi être en vie

Filed under: Qui est Lali? — Lali @ 16:06

plume1

Écrire est peut-être l’une des rares choses que je sache faire correctement. Une pour laquelle j’ai un certain talent. Une qui me donne un plaisir incomparable. Une qui me donne les mots et leur quête, qui laisse place au rêve et qui sait créer des images, restituer une émotion ou inventer ce que je devine ou pressens.
C’est peut-être pourquoi je supporte rarement longtemps la compagnie des gens. Écrire est un acte solitaire. Écrire est, dans mon cas, si fort que je peux oublier de me nourrir et ne pas entendre le téléphone. Si puissant que je peux m’exclure d’une réalité connue, pour entrer dans un monde qui n’appartient qu’à moi, où rien ne m’atteint.

Rien ne sait m’exalter autant, me faire vibrer à un point tel que je n’ai plus peur de perdre mes repères le temps que durera le moment d’écriture. L’écriture n’est pas juste le geste d’aligner des mots; de plus en plus, c’est un état. Qui sait m’abstraire d’une situation inconfortable. Du genre qui m’aurait fait sortir de mes gonds, il n’y a pas si longtemps encore. Mais je ne me donne plus cette peine.

Dans le vacarme de conversations, d’ustensiles qui s’entrechoquent, de hauts-parleurs tonitruants, comme hier soir au restaurant, je disparais. Je suis dans ma tête, ne me laisse plus atteindre. Je mange, je me tais, je ne suis pas là, mais quelque part en train d’écrire. Je regarde et j’invente.

On peut dire ce qu’on voudra, je n’entends pas. Je suis dans mes souvenirs, ou dans l’histoire à écrire, sans besoin de quiconque. Lali la sauvage. Oui, sûrement. Lali, l’indomptable. Il y a bien des chances qu’on dise vrai en affirmant cela. Lali, qu’on n’apprivoise pas si facilement. Même si parfois on a cette impression.

Lali est heureuse avec les mots. Avec les livres et de quoi écrire. Et le jour où l’inspiration la quittera, où les mots n’auront plus le pouvoir de la faire trembler et de l’émouvoir, elle ne cherchera pas d’autre source. Elle s’éteindra, tout simplement. Mais je crois que ce jour est encore bien loin. Que trente ans à écrire n’ont pas réussi à faire vaciller la flamme. Même si je suis allée butiner ailleurs.

L’écriture a été, est et restera la grande passion de ma vie.

20 décembre 2005

Lali la gourmande

Filed under: Qui est Lali? — Lali @ 10:00

jujubes

La gourmandise, au contraire de la faim et de la soif, qui sont des besoins, est un art de vivre.
Proche du plaisir des sens, la gourmandise est mon mode de vie. Non pas limité au chocolat ou à tout ce qui se mange, comme certains pourraient le croire, étant donné que j’aime bien vous faire partager mes petits plaisirs « gastronomiques » ou délices sans prétention, mais bien à un champ tellement vaste que je n’ai pas fini de l’explorer.

La gourmandise est une forme d’appétit de vivre, un désir de goûter. Mais aussi de humer, de se régaler des yeux. Qui va du plaisir de manger avec les doigts au son d’une cuisson vive.
D’accord, d’accord, je vous le concède, tout cela est bien proche de la bouffe. Mais écartons-nous un peu de la cuisine juste pour voir.

La gourmandise existe-t-elle hors du contexte qu’on lui connaît ?
S’il ne m’en faut trouver qu’un seul, c’est tout trouvé. Aimer embrasser est lié à la gourmandise, j’en suis convaincue.

Embrasser est, au même titre que le chocolat ou tout autre mets qui vous fait saliver, un déclencheur d’émoi des sens.
Et la gourmandise n’est peut-être que ça, un plaisir infini à déclencher un émoi des sens qui verra son apogée à la première bouchée. Et qui ne pourra qu’être maintenu par une autre bouchée, puis une autre, et une autre encore.

La gourmandise serait donc un art de vivre oral ?
Je vais laisser la question en suspens pour le moment et voir quelles avenues j’emprunterai pour pousser plus loin mon expertise. Et continuerai de vous faire partager les objets de ma gourmandise, bien entendu.

17 décembre 2005

La toile de Lali

Filed under: Qui est Lali? — Lali @ 13:30

araignee_toile

Je ne tue pas les araignées, je les laisse vivre et tisser leur toile. Je les regarde parfois travailler. Elles ne me font pas peur, je les sens complices. Comme si elles et moi étions toutes des faiseuses de toiles, des tisserandes.

Je m’applique à tisser la mienne depuis longtemps, patiente, curieuse, minutieuse. Repassant là où les fils ont cédé. M’aventurant tantôt plus à l’est, sautant dessus à pieds joints, évinçant les intrus, accueillant les nouvelles idées, y conservant précieusement des images de bonheur,
Je n’y emprisonne personne, mais y garde précieusement les sourires et les baisers, les poèmes et les chansons, les cartes postales et certains regards.

Ma toile continue de s’étendre, de s’étaler au delà des frontières. Je vous la livre ici, je me livre ici, puisqu’elle et moi sommes indissociables, l’une issue de l’autre, l’autre créant l’une.
Ma toile n’est que celle d’une femme, intellectuelle à ses heures, mais ne se prenant pas au sérieux, une femme gourmande et pour qui le plaisir des sens prend beaucoup de place, une gamine aussi, bien plus souvent qu’on ne le croit, une passionnée de livres, de mots, de musique, de voyages, de peinture et de chocolat.

Ma toile se déploie ici, pour vous, au gré de mes humeurs, de ce que j’ai envie d’explorer. Coups de cœur comme protestations. Les gens qui m’ont marquée, comme les lieux. Des clins d’œil et des rêves.
Une toile qui n’en finira plus de se faire dentelle.
Car les araignées ont la vie sauve au pays de Lali.

29 novembre 2005

Lali et les livres

Filed under: Qui est Lali? — Lali @ 7:32

livres1

Je ne sais que ça, les livres, ceux qui nous parlent, ceux qui nous mènent hors du temps, ceux qui nous troublent, ceux qui nous ramènent à nous, ceux qui nous font sourire, ceux qui nous emportent ailleurs, ceux qui changent les perspectives et les idées reçues, ceux qui nous inspirent, ceux qui nous déroutent.

Depuis toujours, ils ont été mon refuge, ma lumière.
Ils ont fait de moi ce que je suis. En grande partie.

Faire la liste de tous les livres qui m’ont transformée relèverait de l’exploit. Il y en a trop, de trop, comme on dit en pays wallon.
D’ailleurs, quand on me demande lequel j’apporterais sur une île déserte, je ne sais jamais ce que je dois répondre. Privilégier l’un plutôt que l’autre ? Prendre la chance de me lasser de celui que je choisirais alors que je le pensais capable de me tenir compagnie ad vitam aeternam ? Opération trop risquée que de choisir de la fiction comme de la poésie, autant pour un essai.

Sur une île déserte, ne reste qu’un choix. Un dictionnaire, je n’en vois pas d’autre. Car de tous les livres, c’est le seul qui nous épuisera avant de s’épuiser lui-même. Qui nous donnera à apprendre, à rêver… Et assez solide pour durer, pour servir d’oreiller ou de table, au besoin ! Oui, sur une île déserte, il me faudrait un dictionnaire, je maintiens.

Mais pour la terre ferme, puisque j’y suis encore, je prendrai les autres.
Quelques-uns. Je découvrirai, je relirai. Je partirai en voyage avec les mots et les histoires.
J’irai au hasard des couvertures, des résumés. Loin des modes, de préférence.
Et si je me trompe, que le livre est muet, j’en tirerai un autre d’une de ces piles qui constituent mon désordre organisé.

Je cherche souvent mes clés, j’ai perdu nombre de parapluies, j’ai laissé des lunettes de soleil ici et là, mais je sais une chose: si devant vous je déballe le contenu de mon sac, il y aura toujours un livre.

Je ne sais que ça, les livres.

24 novembre 2005

Qui est Lali?

Filed under: Qui est Lali? — Lali @ 22:08

Lali, c’est d’abord le diminutif de Lalibraire, avant de devenir le surnom affectueux, que j’ai adopté et que j’aime.
Parce que je me sens confortable dans ce Lali, tout souriant, léger, fluide. Porté par ses rêves sans savoir la destination.

Mais ça ne ne dit pas qui je suis.
Il n’y a pas d’urgence!!
Vous verrez. Au fil de mes coups de cœur, de mes histoires belges, de ma démesure, de mes silences, de tout ce qui m’anime et me fait vibrer. Il n’y a pas de meilleure façon de me découvrir.
Car écrire, pour moi, c’est me livrer. Même dans la fiction.
Ouvrir mes pages et me laisser lire, c’est me livrer davantage.
Et pourquoi pas?

Je vous emmène au pays de Lali, dans sa maison du bonheur, pleine de livres et où le café ne manque jamais (le reste, c’est une autre histoire). Au bout du monde, si on est en Belgique, tout près si on est à Montréal.
Peut-être même au pays de la liberté, mais chut, je vous raconterai. Il existe vraiment. Peu le connaissent.

Il n’y a pas de clé pour y accéder : il faut seulement m’y suivre.

« Page précédente