Ce que mots vous inspirent 493
Nous continuerons à explorer sans trêve
Et le terme de toutes nos explorations
Sera d’arriver à notre point de départ
Et de le connaître pour la toute première fois.
(T. S. Eliott)
*toile d’Edgar Degas
Nous continuerons à explorer sans trêve
Et le terme de toutes nos explorations
Sera d’arriver à notre point de départ
Et de le connaître pour la toute première fois.
(T. S. Eliott)
*toile d’Edgar Degas
Me rendras-tu, rivage basque,
Avec l’heur envolé
Et tes danses dans l’air salé,
Deux yeux, clairs sous le masque.
Paul-Jean Toulet, Les contrerimes
*choix de la lectrice de William McGregor Paxton
Nos valeurs s’inscrivent au terme de l’action par laquelle nous faisons nous-mêmes, des instants que nous vivons, notre temps. (Jean Lescure)
*toile d’Adela Abós
Pâle matin de février
Couleur de tourterelle
Viens, apaise notre querelle,
Je suis las de crier;
Las d’avoir fait saigner pour elle
Plus d’un noir encrier…
Pâle matin de février
Couleur de tourterelle.
Paul-Jean Toulet, Les contrerimes
*choix de la lectrice de Penny Pate Dillon
Trois saisons sur quatre, vous la croisez. Une nouvelle coupe de cheveux, un nouveau manteau, c’est tout ce que vous retenez. Si votre regard se fait un peu insistant. Si ce jour-là vous avez du temps. Elle fait tellement partie du décor avec son livre et son sac à lunch dont elle extrait invariablement un sandwich et un fruit que plus personne ne prête attention à sa présence. Surtout pas vous. Vous qui ne l’avez jamais saluée, alors que vous auriez pu le faire. Vous qui ne l’avez jamais abordée, ne serait-ce que par curiosité pour ces livres qui meublent ses pauses repas jour après jour, depuis des années.
Vous ne savez rien d’elle. Pas même son prénom que quelqu’un aurait pu prononcer en la saluant tout haut. Mais nul ne lui adresse la parole. Comme si chacun de ceux qui mangent au même endroit de temps en temps ou régulièrement s’étaient mis d’accord sur une seule chose : ne pas la déranger.
Et pourtant, elle n’attend que ça. Depuis des années. Que quelqu’un lui adresse la parole ou lui demande le titre de son livre. Que ça.
*sur des toiles de Kathy Weber
La mémoire, c’est comme une valise. On met toujours dedans des choses qui ne servent à rien. [Walter Prévost]
*toile de Lucie Cousturier
Sur l’océan couleur de fer
Pleurait un chœur immense
Et ces longs cris dont la démence
Semble percer l’enfer.
Et pais la mort, et le silence
Montant comme un mur noir.
… Parfois au loin se laissait voir
Un feu qui se balance.
Paul-Jean Toulet, Les contrerimes
*choix de la lectrice de Jules Pascin
Le monde est un livre ouvert. Autour de nous, en nous, il nous présente ses messages, les infinies variations de sa beauté, et ses certitudes. Chacun peut y lire directement ce qui lui est offert, et offert à tous. Il lui suffit d’ouvrir sa curiosité, son intelligence et son cœur. (René Barjavel)
*toile de Zulia Gotay de Anderson
C’est le titre du recueil de Paul-Jean Toulet qui a attiré l’attention de la lectrice de David Oyens. Les contrerimes. Et ce sont les vers tirés de ce recueil qui l’ont séduite. Si bien qu’elle a choisi ceux-ci à votre intention :
Nocturne
Ô mer, toi que je sens frémir
A travers la nuit creuse,
Comme le sein d’une amoureuse
Qui ne peut pas dormir;
Le vent lourd frappe la falaise…
Quoi ! si le chant moqueur
D’une sirène est dans mon cœur —
Ô cœur, divin malaise.
Quoi, plus de larmes, ni d’avoir
Personne qui vous plaigne…
Tout bas, comme d’un flanc qui saigne,
Il s’est mis à pleuvoir.
Bruxelles
Bruxelles lance au gré des courbes ses tramways
Et ses piétons et ses autos et leur tourmente
Au travers des quartiers établis sur des pentes
Et cousus par les fils conducteurs du trolley.
La foule emplit les cinémas et les tavernes —
Mais les vieux brabançons, l’entendement troublé,
Longent en hésitant, comme des exilés,
Les pignons découpés et les bétons modernes.
René Verboom, dans Ça rime et ça rame de Liliane Wouters
*toile du peintre belge Nicaise de Keyser