Ce que mots vous inspirent 496
Le mal du pays, c’est s’ennuyer de ces rares personnes qui nous comprennent à demi-mot. [Bernard Arcand]
*toile de John White Alexander
Le mal du pays, c’est s’ennuyer de ces rares personnes qui nous comprennent à demi-mot. [Bernard Arcand]
*toile de John White Alexander
Fleurs d’aurore
Comme au printemps de l’autre année,
Au mois des fleurs, après les froids,
Par quelque belle matinée,
Nous irons encore sous bois.
Nous y verrons les mêmes choses,
Le même glorieux réveil,
Et les mêmes métamorphoses
De tout ce qui vit au soleil.
Nous y verrons les grands squelettes
Des arbres gris, ressusciter,
Et les yeux clos des violettes
À la lumière palpiter.
Sous le clair feuillage vert tendre,
Les tourterelles des buissons,
Ce jour-là, nous feront entendre
Leurs lentes et molles chansons.
Ensemble nous irons encore
Cueillir dans les prés, au matin,
De ces bouquets couleur d’aurore
Qui fleurent la rose et le thym.
Nous y boirons l’odeur subtile,
Les capiteux arômes blonds
Que, dans l’air tiède et pur, distille
La flore chaude des vallons.
Radieux, secouant le givre
Et les frimas de l’an dernier,
Nos chers espoirs pourront revivre
Au bon vieux soleil printanier.
En attendant que tout renaisse,
Que tout aime et revive un jour,
Laisse nos rêves, ô jeunesse,
S’envoler vers tes bois d’amour!
Chère idylle, tes primevères
Éclosent en toute saison;
Elles narguent les froids sévères
Et percent la neige à foison.
Éternel renouveau, tes sèves
Montent même aux cœurs refroidis,
Et tes capiteuses fleurs brèves
Nous grisent comme au temps jadis.
Oh ! oui, nous cueillerons encore,
Aussi frais qu’à l’autre matin,
Ces beaux bouquets couleur d’aurore
Qui fleurent la rose et le thym.
Nérée Beauchemin, Les floraisons matitunales
*choix de la lectrice signée H. Binford Harrell
… il y a des nuits que la fatigue rend si longues que ceux que l’on y rencontre prennent racine en nous à jamais. (Jean Forton)
*toile de Théodore Lybaert
Des fleurs, un livre. Mais pas n’importe quel livre. Un livre qui contient les textes inspirés par la toile du 11 septembre et que je vous invite à parcourir. Des fleurs, un livre. Pour bien commencer la semaine.
*toile de Lucia Sarto
L’avril boréal
Est-ce l’avril? Sur la colline
Rossignole une voix câline,
De l’aube au soir.
Est-ce le chant de la linotte?
Est-ce une flûte? est-ce la note
Du merle noir?
Malgré la bruine et la grêle,
Le virtuose à la voix frêle
Chante toujours;
Sur mille tons il recommence
La mélancolique romance
De ses amours.
Le chanteur, retour des Florides,
Du clair azur des ciels torrides
Se souvenant,
Dans les bras des hêtres en larmes
Dis ses regrets et ses alarmes
À tout venant.
Surpris dans son vol par la neige,
Il redoute encor le cortège
Des noirs autans;
Et sa vocalise touchante
Soupire et jase, pleure et chante
En même temps.
Fuyez, nuages, giboulées,
Grêle, brouillards, âpres gelées,
Vent boréal!
Fuyez! La nature t’implore,
Tardive et languissante aurore
De floréal.
Avec un ciel bleu d’améthyste,
Avec le charme vague et triste
Des bois déserts,
Un rythme nouveau s’harmonise.
Doux rossignol, ta plainte exquise
Charme les airs!
Parfois, de sa voix la plus claire,
L’oiseau, dont le chant s’accélère,
Égrène un tril :
Dans ce vif éclat d’allégresse,
C’est vous qu’il rappelle et qu’il presse,
Beaux jours d’avril.
Déjà collines et vallées
Ont vu se fondre aux soleillées
Neige et glaçons;
Et, quand midi flambe, il s’élève
Des senteurs de gomme et de sève
Dans les buissons.
Quel souffle a mis ces teintes douces
Aux pointes des frileuses pousses?
Quel sylphe peint
De ce charmant vert véronèse
Les jeunes bourgeons du mélèze
Et du sapin?
Sous les haleines réchauffées
Qui nous apportent ces bouffées
D’air moite et doux,
Il nous semble que tout renaisse.
On sent comme un flot de jeunesse
Couler en nous.
Tout était mort dans les futaies;
Voici, tout à coup, plein les haies,
Plein les sillons,
Du soleil, des oiseaux, des brises,
Plein le ciel, plein les forêts grises,
Plein les vallons.
Ce n’est plus une voix timide
Qui prélude dans l’air humide,
Sous les taillis;
C’est une aubade universelle;
On dirait que l’azur ruisselle
De gazouillis.
Devant ce renouveau des choses,
Je rêve des idylles roses;
Je vous revois,
Prime saison, belles années,
De fleurs de rêve couronnées,
Comme autrefois.
Et, tandis que dans les clairières
Chuchotent les voix printanières,
Et moi j’entends
Rossignoler l’âme meurtrie,
La tant douce voix attendrie
De mes printemps.
Nérée Beauchemin, Les floraisons matutinales
*choix de la lectrice de Sebastiano Benegiamo
Paru dans Presse-Océan le 7 août 1993 :
Les sept artistes qui composent le trio ont pourtant bien du talent.
Philippe Mignaval, Le grand sottisier des journalistes
*toile d’Arnaldo Tamburini
Paru dans La Voix du Nord le 5 octobre 1996 :
Les étudiants ont orienté leur apprentissage vers la maîtrise du massacre cardiaque.
Philippe Mignaval, Le grand sottisier des journalistes
*toile de Marius van Dokkum
Paru dans L’Usine nouvelle le 27 novembre 1997 :
Entreprise de métallurgie cherche directeur de production ayant déjà fait de la tôle.
Philippe Mignaval, Le grand sottisier des journalistes
*toile de Cyril Edward Power
Paru dans Var-Matin le 17 novembre 1999 :
Le conférencier s’est exprimé devant un parterre de plus de deux personnes.
Philippe Mignaval, Le grand sottisier des journalistes
*toile de Walter Langley
Paru dans La Tribune le 15 juillet 1999 :
Les ouvriers travaillaient alors plus de 200 heures par semaine.
Philippe Mignaval, Le grand sottisier des journalistes
*toile de Rik Wouters