Le promeneur 1
C’est Le promeneur, un recueil du prolifique poète belge Odilon-Jean Périer, mort à 27 ans en laissant une quinzaine de titres derrière lui, que la lectrice peinte par Marie-Augustin Zwiller a ouvert ce soir, heureuse de parcourir ces mots réédités en 1997 à La Différence, et d’extraire ceux-ci à votre intention :
Que m’importe de vivre heureux, silencieux
À Marcel Arland
Que m’importe de vivre heureux, silencieux,
Un nuage doré pour maison, pour patrie.
Je caresse au hasard le corps de mon amie,
Aussi lointaine, hélas! et fausse qu’elle veut.
Qui êtes-vous enfin? qui parle? – et qui m’écoute? –
Un homme vraiment seul entend battre son cœur.
Je cherche parmi vous les signes du bonheur :
Je ne vois qu’un ciel blanc, qu’une étoile de routes.
Vaste image de terre abandonnée au jour
Comme un jeune visage embelli par l’amour
Quelle grande leçon votre dessin me donne…
Silencieusement s’élève autour de moi
La plus douce lueur de vie, et cette voix
Merveilleuse, – la voix que n’attend plus personne.